Mauvaise indication thérapeutique, mauvais jour, mauvais geste chirurgical, mauvais relais et, au final, un enfant qui meurt. Une catastrophe chirurgicale est rarement liée à un seul fait, mais bien souvent la résultante d’une série d’éléments.
L'histoire tragique de Corentin, ce garçon de 11 ans, mort le 2 novembre des suites d'une opération ratée de l'appendicite à Metz (Moselle), le montre lourdement. C'est aussi le constat qu'il n'y a pas de petite chirurgie. «Une opération, même présentée comme banale, peut déraper», insiste un grand chirurgien hépatique.
Une mauvaise indication ?
D’abord, un rappel. Partout, dans tous les pays occidentaux, les opérations de l’appendicite diminuent. Alors qu’hier, devant la moindre douleur abdominale sur un enfant, on opérait, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Et la France confirme cette tendance : 83 000 appendicectomies en 2010 contre 300 000 en 1990. Les médecins français restent toutefois assez interventionnistes. Ils en pratiquent encore 140 pour 100 000 habitants par an. Et environ 15 000 opérations de l’appendicite sont inutiles. De plus, preuve du caractère aléatoire de cette opération, leur fréquence est variable d’une région à l’autre. Dans un tiers des départements français, en Charente ou dans la Creuse notamment, la probabilité de se faire opérer de l’appendicite avant 20 ans est deux fois plus élevée qu’à Paris.
Dans le cas de Corentin, selon les éléments de l'enquête, l'urgence de l'intervention comme l'indication ne paraissent pas évidents.