Existe-t-il une «question antisémite» en France ? Tel est le point de départ d'une étude publiée vendredi par la Fondation pour l'innovation politique (Fondapol) - et qui conclut par l'affirmative. Pour cela, le think tank libéral s'est appuyé sur deux enquêtes Ifop, visant pour l'une un échantillon de Français interrogés en ligne, pour l'autre des musulmans français et étrangers questionnés dans la rue. Résultat : «les opinions antisémites atteignent une haute intensité», dans des milieux certes «limités» de la société mais susceptibles «d'expansion».
Quels préjugés ?
Pour mesurer le niveau d'antisémitisme, l'étude s'appuie sur un outil ad hoc : le taux d'adhésion des sondés (1) à une série de préjugés traditionnellement attachés aux juifs. Un quart de sondés jugent ainsi que ces derniers ont «trop de pouvoir dans le domaine de l'économie et de la finance» ; 22% ont le même avis s'agissant des médias, et 19% vis-à-vis du monde politique. Ils sont 16% à croire en l'existence d'un «complot sioniste» à l'échelle mondiale, et 6% à tenir les juifs pour «responsables de la crise économique».
Mais l'idée la plus répandue a trait au génocide nazi : pour 35% des personnes interrogées, «les juifs utilisent aujourd'hui dans leur propre intérêt leur statut de victimes» lors de ce drame historique. Mais d'autres résultats relativisent cet indicateur relativement ambigu : seuls 3% des sondés qualifient la Shoah d'«exagération» ou d' <