La droite va-t-elle gagner aussi la bataille du genre ? Pourtant, sur les questions sexuelles au moins, la présidence de François Hollande avait bien commencé : à défaut d’autres succès, le gouvernement y imposait alors son langage. Contre les stéréotypes de genre, Najat Vallaud-Belkacem affirmait avec force que la revendication d’égalité ne peut faire l’économie d’une critique des normes ; et, dans son nom même, la «Manif pour tous» se contentait de répondre au «mariage pour tous», allant jusqu’à emprunter son slogan à la gauche de la gauche : «On (ne) lâche rien !».
Certes, les apôtres du consensus ont déploré les clivages creusés par ces polémiques - comme si, en démocratie, l’union nationale était possible ou même souhaitable. On aurait mieux fait de s’en réjouir. Sans doute la droite s’est-elle mobilisée en réaction ; l’opinion de gauche s’est elle ralliée à l’égalité de genre, mais aussi des sexualités. Telle figure intellectuelle, qui défendait sous Lionel Jospin «l’ordre symbolique» contre le pacs, s’est ainsi métamorphosée en pionnière de la modernité sexuelle. Bref, le sens commun socialiste a renoué avec le progrès des mœurs.
Mais ce printemps du genre n’est plus d’actualité. Aujourd’hui, la croisade contre la supposée «théorie-du-genre» impose son vocabulaire. Tandis que le gouvernement a renoncé à parler de PMA (procréation médicalement assistée), ses adversaires portent le combat contre la GPA (gestation pour autrui). Les renoncements socialistes doivent beaucoup