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Libération
Enquête

Raphaël, converti de Lunel mort pour la cause jihadiste

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Le jeune homme de 23 ans a été tué en octobre en Syrie, dans un bombardement.
Raphaël, durant l'été 2013, lors de vacances avec sa famille, moins d'un an avant de rejoindre la Syrie. (Photo DR)
publié le 18 novembre 2014 à 20h36

Les habitants natifs de Lunel s’appellent des «Pescalunes», ce qui veut dire «pêcheurs de lune» en occitan, allusion à un homme qui selon une légende aurait tenté de pêcher la lune avec une nasse trouée dans un canal de cette commune de l’Hérault.

Plus récemment, ce sont de vielles lunes jihadistes qui ont poussé une dizaine de jeunes de cette ville de 26 000 habitants à partir en Syrie. Quatre ont été tués le 17 octobre dans la localité de Deir el-Zor. Leurs familles l’ont appris par un simple coup de téléphone émanant de leur entourage en Syrie. Raphaël, 23 ans, Houssem, 24 ans, et son frère Sabri, 18 ans, sont morts lors d’un bombardement. Ahmed, 24 ans, est décédé dans des circonstances très imprécises, après avoir été emmené à l’hôpital. Les photos de leurs corps ont été postées trois jours plus tard sur les réseaux sociaux. Houssem et sa femme Maeva - qui n’a pas été touchée -, enceinte lors de son départ, ainsi qu’Ahmed étaient arrivés sur place en février 2013, suivis en juillet 2014 par Raphaël et Sabri.

A Lunel, cette affaire de jeunes partis en Syrie semble taboue. Contacté par Libération, Claude Arnaud, le maire divers droite de la ville, refuse d'évoquer le sujet, comme la plupart des autres élus de la commune. Philippe Moissonnier, conseiller municipal PS, est l'un des rares à accepter d'en parler pour dire que «tout le monde connaissait ces jeunes. Passé le deuil, il va falloir parler pour comprendre ce qu'il s'est passé».

Même gêne, même refus