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Enquête

Kazakhgate : escale à l’île de Man

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La justice a retracé une partie des rétrocommissions présumées en marge d’une vente d’hélicoptères à Astana. Au cœur de l’affaire, une avocate niçoise, Catherine Degoul, qui a créé des sociétés offshore.
Nicolas Sarkozy, le 4 mars 2010, à Marignane, sur le site de la société Eurocopter qui a vendu des hélicos au Kazakhstan. (Photo Jean-Michel Sicot)
par Yann Philippin et Thierry Denoël, *
publié le 19 novembre 2014 à 19h46

La justice piste l'argent du «Kazakhgate». Selon nos informations, qui confirment et complètent celles du Monde, l'enquête menée par les juges Roger Le Loire et René Grouman a mis au jour de possibles commissions via des sociétés écran, en lien avec la vente par la France de 45 hélicoptères Eurocopter au Kazakhstan en 2010-2011.

Les magistrats soupçonnent que pour faciliter ce contrat, l'Elysée serait parvenu à faire changer une loi belge afin d'éviter à l'oligarque Patokh Chodiev, grand ami du président kazakh, une condamnation pour corruption outre-Quiévrain. C'est ce que décrit Jean-François Etienne des Rosaies, qui était à l'époque conseiller équestre du président Sarkozy. Dans une note confidentielle, il se présente comme le «coordonnateur» de l'opération belge, à laquelle participait l'avocate niçoise Catherine Degoul, choisie par Chodiev sur les conseils de l'Elysée. Au final, la loi a bien été modifiée, ce qui a permis à l'oligarque de solder son affaire via une transaction financière avec la justice en juin 2011. Me Degoul a été mise en examen pour «corruption d'agents publics étrangers» et «blanchiment en bande organisée» en septembre.

Comme l'ont révélé dans leur livre les journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme (1), elle aurait reconnu lors de sa garde à vue que le contrat des hélicoptères était conditionné à une intervention pour sauver Chodiev en Belgique. Les policiers de l'Office central de ré