Jeudi, Jean-Marie Le Pen a été condamné en appel à 5 000 euros d'amende pour ses propos sur les Roms, qui «comme les oiseaux», avait-il dit, voleraient «naturellement». Ce vendredi, c'est l'essayiste d'extrême droite Alain Soral qui a écopé de 6 000 euros d'amende pour avoir incité «à la haine» contre le journaliste Frédéric Haziza. «J'en ai plus que marre que des gens qui représentent moins de 1% de la population française et qui tiennent à peu près toutes les places de décision crachent à la gueule des Français comme moi», avait notamment dit Soral, ajoutant qu'il existait «une arrogance, une domination et une malhonnêteté communautaire». Il visait les Juifs.
Mais comment la justice définit-elle la haine ? Et de quel droit vient-elle mettre son nez dans les sentiments, même violents, des citoyens, dans l’âme des justiciables ?
«La haine en tant que sentiment échappe bien évidemment au droit, rassure Gwénaële Calvès, professeur de droit public à l'université de Cergy-Pontoise. Chacun déteste qui il veut. En revanche, ce que la justice peut poursuivre, c'est l'incitation à la haine. La haine qui intéresse le droit n'est pas la hai