Un peu trop lisse ? Gendre idéal ? Dans le monde parfois égocentrique de la planète sida, Jean-François Delfraissy détonne. Il est aimable, déteste les conflits, n’aime pas se faire remarquer et, en plus, il a le défaut majeur d’être apprécié de tous.
En dépit de ce profil atypique, Delfraissy n’en est pas moins au top dans le domaine des maladies infectieuses en France. Depuis 2005, il est directeur de l’Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS). Il est également directeur de l’Institut de microbiologie et maladies infectieuses de l’Inserm. Voici une dizaine de jours, il a été nommé par Manuel Valls coordonnateur Ebola pour la France et l’Afrique, mission sacrément délicate. Il présente son plan ce lundi et doit faire travailler ensemble un pôle diplomatique, mais aussi un pôle santé, un pôle recherche et, enfin, un pôle sécurité publique. En France, la situation est maîtrisée, il n’y a toujours pas eu de cas autonome. Mais l’épidémie, elle, reste toujours hors contrôle dans certains pays d’Afrique de l’Ouest avec près de 6 000 morts.
Le CV de Delfraissy est magnifique et l'image sans tache. Le professeur Jean Dormont, figure de la médecine interne, qui fut son maître à l'hôpital Antoine-Béclère, a eu cette pique amusante lors de la remise de la Légion d'honneur à son ancien élève. «Jean-François, vous êtes souvent en retard, mais vous arrivez toujours au bon moment.»
Et c'est vrai, Delfraissy est toujours en retard. Même lui le reconnaît, mais il a la délicate