Le village de Roybon est lové dans une cuvette au cœur du plateau forestier de Chambaran avec, en arrière-plan, les crêtes enneigées du Vercors et de la Chartreuse. Dans les champs alentour, vaches et chevaux s’ébattent en toute quiétude. Le bourg médiéval, aux venelles étroites et au cachet relevé par cette architecture du nord de l’Isère qui mêle galets roulés et briques rouges, semble paisible, presque endormi. Mais on y est sur le qui-vive.
Dans ce pays de glaise et de forêts, au centre d'un triangle Grenoble-Valence-Lyon, le projet de construction d'un village de vacances, le Center Parc du groupe Pierre et Vacances, alimente une bataille judiciaire qui crispe les esprits depuis plus de quatre ans. Désormais, le combat des opposants résonne bien au-delà de l'Isère et de la Drôme limitrophe, en écho aux luttes contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou du barrage de Sivens (lire Libération du 7 novembre). Au point que chacun se demande si Roybon va devenir l'hôte d'une nouvelle ZAD (zone à défendre). «Ils parlent déjà de Roybon dans les forums sur le Net», s'inquiète Serge Second, pharmacien installé depuis trente-cinq ans dans le village, qui fustige ces «écologistes de luxe qui refusent tout. Dans un mois, ils seront là !»
Pour l'eurodéputée drômoise EE-LV Michèle Rivasi, <