Quatre ministres pour un déplacement médiatique, c'est rare, et cela montre, d'après eux en tout cas, l'attachement à la cause. Quatre ministres, cela fait beaucoup d'officiers de sécurité, de chargés de communication, de journalistes, de caméras, d'oreillettes, plus que n'en avaient jamais vu les policiers de ce commissariat du XIe arrondissement parisien choisi pour présenter, mardi, les nouvelles actions de lutte contre les violences faites aux femmes.
Marisol Touraine, Christiane Taubira, Bernard Cazeneuve, Pascale Boistard, ministres de la Santé, de la Justice, de l'Intérieur et secrétaire d'Etat chargée des Droits des femmes, ont d'abord écouté les policiers raconter leur quotidien. L'appel d'un voisin, la porte défoncée, l'homme à genoux sur sa compagne en train de l'étrangler. Mais aussi ces histoires «plus ambivalentes, plus diffuses», qui forment l'essentiel des violences faites aux femmes : le conjoint jugé et sanctionné une première fois qui promet de s'amender, la femme «sous emprise» qui rouvre sa porte, et les coups à nouveau. «C'est parfois la situation matérielle, la peur de perdre la garde des enfants qui empêchent de partir, parfois un reste de sentiments», dit Taubira. «C'est pourquoi nous devons assurer la poursuite des auteurs de violences même lorsque les femmes ont peur et hésitent à porter plainte», renchérit Cazeneuve. Les mesures annoncées mardi, à la fois renforcement de dispositifs existants et nouvel