Nouveau caillou dans la chaussure du gouvernement, ou, au contraire, porte de sortie honorable ? La Commission européenne a annoncé ce mercredi l'ouverture d'une procédure d'infraction contre la France dans le projet de barrage de Sivens (Tarn). Bruxelles estime que les autorités l'ont lancé «nonobstant la détérioration de l'état écologique de la masse d'eau qu'il est susceptible d'entraîner». Une «violation présumée de la directive sur l'eau» est même évoquée dans la lettre de mise en demeure qui sera envoyée à Paris. Ce qui n'est que la première étape d'une procédure de contentieux pouvant durer plusieurs années n'en constitue pas moins un avertissement sérieux pour le gouvernement.
«A mon avis, cela signe la fin du projet tel qu'il a été configuré il y a plus de dix ans et qui se révèle aujourd'hui anachronique», estime Arnaud Gossement, avocat en droit de l'environnement. La digue de 315 mètres de long doit constituer une retenue de 1,5 million de mètres cubes d'eau, destinés à l'irrigation agricole. 12 hectares de zone humide devraient être submergés, ainsi que 94 espèces animales protégées. L'eurodéputée écologiste Catherine Grèze, qui interpelle la Commission sur ce dossier depuis 2011, se félicite de son obstination, même si elle regrette que les «autorités françaises aient mis plus de h