Simone Veil a marqué la lutte pour les droits des femmes. Le 26 novembre 1974, alors ministre de la Santé, elle présente devant les députés son projet de loi sur l’avortement.
Le 17 janvier 1975, la loi Veil légalisant l’interruption volontaire de grossesse est promulguée. Jusque-là, avorter pour une raison non médicale était un délit, passible de prison. Retour sur le combat qui a mené à l’adoption de cette loi.
5 avril 1971, l’appel des 343
La bataille pour le droit à l’avortement commence bien avant l’arrivée de Simone Veil au gouvernement. La question divise la société. Le 5 avril 1971, 343 femmes réclament le droit à l’avortement dans
le Nouvel Observateur
.
«Un million de femmes se font avorter chaque année en France… Je déclare que je suis l’une d’elles»
,
[ écrivent Simone de Beauvoir, Delphine Seyrig, Catherine Deneuve, Françoise Sagan, Jeanne Moreau ]
… et d’autres que
Charlie Hebdo
rebaptisera les
«343 salopes»
. Le manifeste accélère le combat pour les droits des femmes, dans la rue mais aussi devant la justice.
Octobre 1972, le procès de Bobigny
Marie-Claire, 17 ans, est jugée pour avoir avorté à la suite d’un viol. La mobilisation est forte. Défendue par Gisèle Halimi, la jeune fille sera finalement acquittée. Sa mère sera, en revanche, condamnée à 500 francs d’amende pour complicité d’avortement et la personne ayant pratiqué l’interruption de grossesse, à un an de prison avec sursis.
13 décembre 1973, une première tentative ratée
L'Assemblée nationale examine un projet de loi du gouvernement Messmer, porté par le ministre de la Santé, Michel Poniatowski, autorisant l'interruption de grossesse «en cas de risque pour la santé physique, mentale