«C'est un gros nul, il redouble», «tu as vu le redoublant, il a au moins deux ans de retard…» On ne devrait plus trop entendre ces remarques blessantes à l'égard des élèves qui ont le malheur de redoubler. S'il n'est pas supprimé, à partir de 2015 et dans le cadre de la refondation de l'école voulue par les socialistes, le redoublement deviendra exceptionnel en France. Une décision qui suscite des grincements de dents, notamment chez certains syndicats enseignants et auprès de la droite conservatrice.
Conformément au décret signé le 18 novembre par le Premier ministre, Manuel Valls, la ministre de l'Education, Najat Vallaud-Belkacem, et son collègue de l'Agriculture, Stéphane Le Foll (qui gère l'enseignement agricole), dans le secondaire où la pratique est la plus répandue, on ne peut plus redoubler que dans deux situations. D'abord, après «une importante rupture des apprentissages scolaires». La formule, vague, désigne aussi bien une maladie que des absences prolongées, prémisses d'un décrochage. Ensuite, et uniquement pour les classes de troisième et de seconde, si la décision d'orientation est contestée, les parents de l'élève, ou lui-même s'il est majeur, peuvent demander «le maintien dans le niveau d'origine». Il s'agirait, par exemple, de collégiens orientés en seconde professionnelle alors qu'ils veulent aller en générale, ou encore de lycéens de seconde qui viseraient la filière scientifique mais à qui on proposerait une première éc