La ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, en visite en Tunisie, a répondu par mail à Libération sur sa réforme.
Comment expliquez-vous la vague de mécontentement ?
Depuis les lois Savary en 1981, l’éducation prioritaire a cumulé empilement de dispositifs, complexité et perte d’efficacité. Des collèges où le pourcentage d’élèves issus de familles défavorisées est supérieur à 63% n’en font pas partie… L’enjeu, en plus d’y mettre véritablement les moyens, est d’assurer de la justice sociale en collant mieux à la réalité.
A la rentrée 2015, il y aura des REP+ (réseaux d’éducation prioritaire regroupant les établissements les plus difficiles) et des REP, qui bénéficieront d’un soutien massif. Mais je le dis à ceux qui s’inquiètent de ne pas y figurer : ils ne seront en rien abandonnés car ils seront, comme l’ensemble des établissements de France, dotés en moyens en fonction de leurs réalités sociales. C’est tout l’objet de la réforme de l’allocation des moyens aux académies et aux établissements que je conduis en parallèle. Ce nouveau système mettra fin aux effets de seuil brutaux entre établissement en REP et hors REP. Les établissements seront accompagnés à la hauteur de leurs besoins, même hors éducation prioritaire.
Vous dites que cette réforme se fait «à périmètre égal». Mais vous rajoutez Mayotte et la Guyane.
Ce sont des départements français qui ont des établissements en grande difficulté. Le travail d’équité a conduit à augmenter le nombre de réseaux là où la difficulté est la plus forte (Guyane, Mayotte, mais aussi Lille…) et à les diminuer ailleurs.
Pourquoi faut-il, pour être en éducation prioritaire, que les écoles soient rattachées à un collège ayant ce statut ?
La réforme a été construite autour de la n