Lundi 1er décembre, c'était la journée internationale de lutte contre le sida. Mais le Dr Thierno Mouctar Diallo s'en est-il rendu compte, tant cette année à Conakry l'urgence sanitaire pouvait sembler ailleurs ?
Directeur des programmes de Fraternité médicale en Guinée (FMG), le Dr Diallo a fondé cette ONG avec d'autres étudiants en médecine il y a maintenant vingt ans. Une belle association, aidée en France par Solidarité Sida : elle assure chaque année le dépistage et le traitement de 1 800 cas d'infections sexuelles, et procède à 600 tests de dépistage du sida dans différents centres de santé. Un travail complet : les séropositifs sont pris en charge par le biais de groupes de parole ou de «causeries éducatives», voire de visites à domicile. Et, concernant la partie médicale, FMG s'appuie sur les centres de santé locaux pour les examens. «On prend en charge le transport des personnes nécessitant un suivi médical dans une ville éloignée. Les plus démunis reçoivent également des colis alimentaires», précise le Dr Diallo.
Et ça marche. Ou plutôt ça marchait, car depuis six mois tout est bouleversé avec Ebola, la Guinée étant un des pays les plus touchés. Le Dr Diallo résiste. Ne se plaint pas. Il connaît l'urgence. «Il a fallu s'adapter. Avec le sida, on avait développé la mobilisation communautaire. Là, on ne peut plus. Les autorités ont décrété l'urgence sanitaire avec Ebola et ont interdit les grandes mobi