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Tribune

«Fatal cocktail» à Ferguson, mais qu’en est-il en France ?

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par Par des Associations de droits de l’homme et défense des personnes
publié le 2 décembre 2014 à 17h46

Quelques heures après la décision prise par un grand jury de ne pas poursuivre le policier responsable de la mort de Michael Brown, tué par balles à Ferguson, dans le Missouri, la ministre française de la Justice, Christiane Taubira, a rédigé une série de tweets qui montrent qu'elle s'intéresse de près aux questions de discrimination raciale. En voici un exemple : «Mickael Brown, profilage racial, exclusion sociale, ségrégation territoriale, relégation culturelle… des armes, la peur… Fatal cocktail !»

Mais les problèmes que mentionne la ministre pourraient tout autant s’appliquer au contexte français, dominé par le problème des «contrôles au faciès», symboles d’une discrimination inacceptable qui continuent d’empoisonner les relations entre la police et les minorités dites «visibles». Bien que l’on ne dispose d’aucune statistique officielle, dans la mesure où le suivi des contrôles reste inexistant, une enquête menée par Opinion Way et publiée en mai par Graines de France, Human Rights Watch et Open Society Justice Initiative ne fait que confirmer le recours toujours massif de la police aux contrôles d’identité, et la persistance du caractère discriminatoire de ceux-ci.

Admettant la gravité du problème, le président Hollande en avait pourtant fait très ouvertement un de ses engagements de campagne : «Je lutterai contre le "délit de faciès" dans les contrôles d'identité par une procédure respectueuse des citoyens…» Ainsi, peu après sa nomination au poste de Pr