Une deuxième fois, deux positions irréconciliables se sont opposées mardi, cette fois devant la cour d'appel de Lyon. D'un côté, Gérard Riffard, 70 ans, ancien curé de l'église Sainte-Claire à Saint-Etienne (Loire), poursuivi pour avoir ignoré un arrêté municipal d'avril 2013 lui interdisant d'héberger des demandeurs d'asile et des déboutés du droit d'asile dans un bâtiment ne répondant pas aux normes de sécurité. De l'autre, Denis Vanbremmersch, l'avocat général. En première instance, le prêtre avait été relaxé par le tribunal de police de Saint-Etienne. «Compte tenu de la saturation du dispositif de veille sociale étatique» et fort d'une directive européenne de janvier 2003 prévoyant que «les Etats membres peuvent déroger aux normes minimales des conditions matérielles d'accueil des demandeurs d'asile lorsque les capacités de logements disponibles sont temporairement épuisées», le juge avait reconnu l'«état de nécessité». «Il est paradoxal que l'Etat poursuive aujourd'hui le père Riffard pour avoir fait ce qu'il aurait dû faire lui-même», avait même écrit le magistrat dans son jugement, se fondant également sur une décision du Conseil d'Etat de février 2012 «érig[eant] le droit à l'hébergement d'urgence au rang de liberté fondamentale». Mais le parquet a fait appel de cette décision et le deuxième procès a donc eu lieu mardi.
Températures. La menace de cette nouvelle comparution n'a pas fait