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Analyse

Drame de Sivens : la «logique de l'apaisement» des gendarmes contestée

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Malgré la mort de Rémi Fraisse, les forces de l'ordre ont agi «avec professionnalisme et retenue», selon un rapport de la gendarmerie, qui dénonce la «radicalisation» des activistes. Une analyse discutable.
Face-à-face entre un gendarme et un manifestant, sur le site du barrage de Sivens, le 9 septembre. (Photo Remy Gabalda. AFP)
publié le 3 décembre 2014 à 17h19

Le 26 octobre, un jeune homme de 21 ans, Rémi Fraisse, est mort à Sivens tué par une grenade offensive lancée par les forces de l'ordre, mais les gendarmes présents sur le site ont rempli leur mission «avec professionnalisme et retenue». C'est ce qui ressort du rapport d'enquête administrative commandé par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve après le drame. Ses conclusions ont été dévoilées mardi par le patron de l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), alors que l'enquête judiciaire se poursuit. Une information judiciaire pour «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner» a été ouverte.

Le dossier de 45 pages, s’il balaie tout usage disproportionné de la force, témoigne cependant d'une volonté des pouvoirs publics de faire taire toute opposition sur place. Bâti à partir des auditions du préfet du Tarn, de son directeur de cabinet, des représentants des forces de l’ordre, ainsi que d’enregistrements et de diverses vidéos, il ne compte aucun témoignage des opposants au projet de barrage de Sivens. Seul Ben Lefetey, porte-parole d’un collectif d’opposants, a été sollicité, mais n’a pas donné suite, selon l’IGGN.

Une «professionnalisation de la contestation»

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