Cela fera bientôt vingt-cinq ans que Yazid Kherfi arpente les cités françaises. L’homme de 56 ans cherche la rencontre avec les plus durs, la nuit, tente de convaincre que l’on peut trouver une vie intéressante hors de la délinquance, que l’on peut s’extraire des cités. Lui a grandi dans le quartier du Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie (Yvelines), dans une famille algérienne, frères et sœurs bons élèves, investis dans des assos. Lui, qui travaillait mal à l’école, faisait plutôt ses preuves avec les grands du quartier, se battait avec des chiens, se recousait la peau lui-même, participait aux vols puis aux braquages, jusqu’à ce jour de juin 1981.
Expulsion. En route avec des copains vers le Sud dans des voitures volées, ils tombent sur un barrage de gendarmerie, son meilleur copain est abattu, lui parvient à s'enfuir, cavale de trois ans en Algérie puis, à la mort de son père, il revient en France et se rend. Cinq ans de prison pour se retrouver en sortant sous le coup de la double peine. Le maire socialiste de Mantes-la-Jolie lui évite l'expulsion en se portant garant, en lui trouvant un travail : comptable dans une association. On lui confie un carnet de chèques, les clés de la caisse.
Yazid dit que cela a été un bouleversement. Il devient honnête, et bientôt directeur de la maison de quartier de la Noé, cité de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) extrêmement dure en ce début des années 90. Son obsession d'emblée : être présent quand les servic