Il existe une voie médiane entre prohibition et légalisation : les associations de consommateurs de cannabis (ACC), en projet en Suisse. Ses initiateurs s’inspirent d’un modèle en vogue en Espagne, où existent depuis 2002 des centaines de «cannabis social clubs» (CSC) - le Parlement de Navarre a même voté une réglementation de cette activité fin novembre, mais sa portée est limitée par le fait que Madrid garde une main sur ces questions.
Chaland. A l'origine regroupements de consommateurs qui récoltent ensemble, les CSC sont parfois visés par des descentes de police, mais souvent tolérés, au motif qu'ils sortent le deal de la rue, et minimisent le marché noir. Le système a parfois dérivé vers un modèle commercial, notamment à Barcelone, où l'on appâte le chaland jusque dans la rue. A cet égard, le projet suisse prévoit des garde-fous, et notamment pas de lieu public de consommation, ce qui écarterait tout risque de «tourisme du cannabis» tel qu'observé depuis les années 70 dans les coffee-shops néerlandais, qui sont des commerces classiques où tout adulte peut acheter 5 grammes de cannabis.
En Suisse, le projet le plus abouti est porté dans le canton de Genève par un groupe de réflexion regroupant tous les partis, à l'exception de la droite populiste de l'UDC : la première formation du pays s'en est retirée au dernier moment après avoir participé aux débats, et compte désormais le torpiller. Présidé par un sociologue, Sandro Cattacin, ce g