La délégation parlementaire au renseignement rendait public, jeudi, son rapport pour l'année 2014. Elle consacrait une large partie de son travail au renseignement économique et financier. Le rapport se veut alarmant : «L'espionnage économique connaît une progression inquiétante. […] Les pillages peuvent prendre des formes variées : vol d'ordinateur, attaques informatiques, raids capitalistiques, espionnage à l'occasion d'une visite, transferts de technologies indus…» Il propose une solution : «Il est devenu impératif de disposer d'une législation nationale protégeant le secret des affaires.»
Le secret des affaires est-il une notion juridique ? Les confidences entre patrons et les brainstormings à coups de paper boards et de post-it doivent-ils être protégés par les juges ? Vouloir défendre les entreprises françaises de la prédation de leurs concurrentes étrangères ne risque-t-il pas de nuire aux lanceurs d'alerte et aux journalistes révélant les secrets peu reluisants de certaines firmes ?
La question du «secret des affaires», poussée par les milieux économiques, n’agite pas seulement la France. L’Union européenne a rédigé une direct