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Libération
De ZAD en ZAD (4)

«J’ai pris un congé sans solde et j’ai rejoint la ZAD»

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«Libération» fait un tour des «zones à défendre», emblématiques de la lutte contre les grands projets d'aménagement. Dernière étape à Roybon, dans l'Isère, où les zadistes expliquent leurs parcours, militants ou non.
Sur la ZAD de Roybon, dans la forêt de Chambaran, le 20 décembre 2014. (Photo Pablo Chignard)
publié le 21 décembre 2014 à 12h11

Au village, ils ont mauvaise réputation. Le maire de Roybon les appelle les «extérieurs». Le bruit circule qu'ils «caillasseraient» les personnes approchant leur lieu de vie, voire qu'ils auraient «piégé» la maison forestière qu'ils squattent depuis désormais trois semaines. Certaines banderoles les interpellent directement : «Zadistes, dehors !» Autour de Roybon, dans l'Isère, l'installation d'une nouvelle «zone à défendre» pour lutter contre un projet de Center Parc a fait frémir une partie de la population.

Sur la ZAD, dans la forêt de Chambaran, la question n'est pas éludée. Jusqu'au 31 décembre, les occupants comptent organiser plusieurs réunions d'information avec «les gens du territoire pour leur montrer qu'on n'est pas des terroristes», comme l'explique une jeune fille. Bien que souvent méfiants à l'égard de la presse, plusieurs habitants de la ZAD de Roybon ont accepté de raconter leurs parcours. Si certains sont militants de longue date, d'autres vivent là leur première expérience «politique», parfois en continuant de travailler en parallèle. Quelques-uns ont lutté à Sivens ou à Notre-Dame-des-Landes - «Moscou», comme l'appellent certains zadistes en rigolant, en référence à cet e