Météo tempétueuse, bourrasques incertaines : la fin d'année est marquée par des conflits dans le monde de la santé. Ce lundi, les médecins urgentistes des hôpitaux entament une grève illimitée. Vingt-quatre heures plus tard, les cabinets de médecine de ville sont appelés à fermer leurs portes jusqu'à la fin de l'année. Enfin, début janvier, c'est au tour des cliniques privées de baisser leurs grilles. Les motivations ? Un fourre-tout, mélange de revendications souvent corporatistes. Mais il s'agit de l'expression d'un malaise réel, habillée par un langage très agressif à l'égard des pouvoirs publics. «A priori, cela ne devrait pas déborder et devrait être contenu, dit-on à l'Elysée, qui suit l'affaire de près. Mais on ne sait jamais. Les choses peuvent déraper. Se surajoutent les critiques autour de la future loi de santé. Et si l'épidémie de grippe débarque, par exemple…»
Les médecins de ville
Propos sans concession : «On n'en peut plus ! Ras le bol d'être la variable d'ajustement. S'ils veulent faire des économies, qu'ils prennent des mesures sur le médicament ou sur l'hôpital, mais qu'ils arrêtent de nous éreinter et de vouloir nous transformer en fonctionnaire de la santé.» Le Dr Jean-Paul Hamon est une grande gueule, jamais à court de formules. Généraliste depuis quarante ans, président de la Fédération des médecins de France, il est intarissable sur la fronde des médecins : «Avec leur tiers payant, ils veulent quoi ? Que l'on passe notre vie à essaye