«Quels mots expriment, pour vous, ce que vous avez vu à Auschwitz ?» demande Céline Dussaussois, professeure d'histoire-géo. Les voix fusent dans la classe, une seconde année de CAP (certificat d'aptitude professionnelle) de coiffure. Wanda, vêtue de noir des pieds à la tête, s'est portée volontaire pour écrire les réponses au tableau. «La survie», lance une apprentie, «la douleur», dit une autre. Suivent : «les rafles», «l'humiliation», «la séparation parce que Sarah a été séparée de sa mère à Auschwitz», «l'extermination», «les larmes», «le soulagement quand elle a retrouvé sa maman pendant les marches de la mort»…
La prof en profite pour corriger l’orthographe au tableau, reprendre des tournures à l’oral. Le cours est consacré au panneau que les élèves doivent réaliser à la suite de leur visite, le 21 novembre, au camp d’Auschwitz-Birkenau.
Cette classe du CFA (centre de formation des apprentis) de Nanterre (Hauts-de-Seine), spécialisé dans l'esthétique et la coiffure, a participé à un «voyage d'histoire et de mémoire» organisé chaque année par le Mémorial de la Shoah et par la région Ile-de-France. De retour, chaque groupe doit confectionner une affiche pour une exposition. Depuis 2000, 6 192 jeunes Franciliens ont participé à ces voyages, des lycéens mais aussi des apprentis.
Les élèves - des filles et un seul garçon - ont choisi de mettre en fond d'affiche le visage de Sarah Montard, née Lichtsztejn, une rescapée d'Auschwitz re