Menu
Libération
Reportage

Médecins : «Attendons de voir ce qu’il se passe...»

Article réservé aux abonnés
A Tours ou Paris, unanimes contre la loi mais partagés sur la grève.
Au cabinet du Dr Claire Rivet, à Paris, le 22 décembre. (Photo Albert Facelly)
publié le 22 décembre 2014 à 20h16

Dans le centre-ville de Tours (Indre-et-Loire), la porte du cabinet des Dr Riffault et Bonnemaison reste ouverte ce mardi. Ces deux médecins généralistes sont pourtant solidaires du mouvement de grève mené par bon nombre de leurs confrères pour protester contre le projet de loi Santé, de Marisol Touraine. Mais ils ont choisi d'afficher leur mécontentement sur un badge, fait-maison. «On ne peut pas fermer en ce moment, l'hiver n'est pas une bonne saison pour nos patients», justifie Georges Bonnemaison, 53 ans. Pour autant, il estime que les généralistes ayant décidé de garder porte close ne sont «pas des irresponsables» non plus. «C'est même plutôt responsable de faire savoir à la population que les professions médicales ne vont pas bien !» Assise dans la salle d'attente, Aurore, la vingtaine et pas très en forme, ne connaît pas précisément les raisons du mouvement, mais elle comprend les praticiens, comme la majorité des Français selon un récent sondage (OpinionWay pour le Figaro). Les griefs de son médecin, le Dr Bonnemaison, sont multiples - depuis la diminution «dramatique» des crédits pour la formation médicale continue, jusqu'aux «trucs débiles comme les certificats d'aptitude pour le billard qu'on doit faire», en passant par le tiers-payant, qui cristallise l'ire des praticiens.

«Flux». Aux murs de son cabinet sont accrochées plusieurs centaines de boîtes de médicaments vintage,