Quinze heures jeudi, à deux pas de Matignon et du ministère du Logement : alors que la majorité des familles françaises est encore à table, les bras des militants de l’association Droit au Logement (DAL) s’attellent à hisser un sapin de 3 mètres sur un passage clouté. Rapidement, les enfants se pressent en file indienne, les mains chargées de boules et de guirlandes, pour décorer le conifère.

«Puisque les gens sont dans la rue, on fait Noël dans la rue avec eux. Il faut rappeler que Noël, c'est pas la fête pour tout le monde», s'insurge Jean-Baptiste Eyraud, président du DAL. Autour de lui, la foule s'amasse : 200 personnes, mal logées ou sans logement, ont répondu à l'appel du collectif, dont beaucoup de familles accompagnées de poussettes. «On veut interpeller la ministre du Logement, Sylvia Pinel, sur les problèmes de relogement et réclamer l'application plus stricte de la loi Dalo» , explique le président du collectif.

Secteur privé. La loi Dalo, acronyme de droit au logement opposable, adoptée le 21 janvier 2007, oblige l'Etat à proposer une solution de relogement aux personnes pas ou très mal logées qui n'ont pas les moyens financiers de trouver un habitat adapté à leurs besoins dans le secteur privé.

«La loi existe et pourtant, il y a, à l'heure actuelle, 55 000 personnes prioritaires Dalo, non logées, en Ile-de-France alors que 330 000 logements sont vacants. Comment expliquez-vous cela ? Mais