Le traitement de l’information depuis un moment, et, surtout, depuis les agressions récentes à Joué-lès-Tours, Dijon et Nantes, risque de réduire le sens de l’expression «Allahu akbar» à un slogan de haine, de brutalité, de terreur.
Dois-je m’alarmer, s’il est scandé par une personne dans la rue ? Que faut-il faire si je l’entends derrière ma porte ? J’ouvre ou j’appelle la police ? Revenons un peu au sens exact de cette expression. Il s’agit, en réalité, d’une comparaison tronquée : «Dieu est plus grand [que quiconque]». On pourrait la comprendre ainsi : «Dieu est le plus grand».
Mais en quelle occasion l’entend-on chez les musulmans arabes ? En dehors de la prière et de l’appel à la prière (le ‘dhân, chanté dans les villes musulmanes cinq fois par jour, jadis lancé du haut d’un minaret, ou du toit d’une mosquée, et depuis quelque temps souvent à partir d’un CD), cette expression peut surgir n’importe quand, et n’importe où, pour exprimer une admiration totale de quelque chose, tout simplement.
Il suffit d'aller sur YouTube et d'écouter les chansons d'Oum Kalsoum pour repérer, après chaque couplet, quelques Allahu akbar bien audibles au milieu des applaudissements. J'avoue qu'en croisant dans la rue une très belle femme, un silencieux Allahu akbarse déclenche dans mon cerveau. Face à la Joconde, il n'y a pas plus éloquent qu'un Allahu akbar. Une vieille tante, essayant Skype pour la première fois, s'est écriée : «Allahu akbar !» Ell