Au début, personne ou presque ne connaissait la pédagogie Freinet dans ce quartier populaire de Mons-en-Barœul, dans le Nord. Aussi, lorsqu'à la rentrée 2001 le groupe scolaire Condorcet s'est converti à cette méthode, les parents n'ont pas bien compris. «Ils n'avaient jamais entendu parler de Freinet, certains croyaient qu'on voulait freiner leurs enfants, se souvient une enseignante, faire une école qui va plus lentement parce que les élèves n'étaient pas bons, avec des parents qui ne pouvaient pas les aider.»
Depuis, les familles ont été rassurées. L’école, située dans la zone Eclair (désignant les zones d’éducation prioritaire les plus difficiles) de la ville, a remonté la pente. A cause de ses piètres résultats et de sa mauvaise image, elle en était réduite à fermer des classes. Aujourd’hui, elle refuse du monde. Les performances scolaires ont rattrapé la moyenne, voire la dépassent. La violence et le racket qui sévissaient ne sont plus qu’un souvenir.
Bête noire. L'équipe du groupe scolaire Condorcet, qui regroupe la maternelle Anne-Franck de 4 classes, et l'élémentaire Hélène-Boucher de 6 classes, a accueilli début décembre la visite d'une délégation du Conseil économique, social et environnemental (le Cese), ainsi que de l'inspecteur général de l'Education nationale, Jean-Paul Delahaye, dans un but bien précis : chercher les solutions qui permettent de faire réussir tous les élèves, y compris les plus fragiles, vi