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Libération

L’école marquée par un principe d’inégalité

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En France, l’écart se creuse entre les enfants d’ouvriers et ceux de cadres, mettant à mal la volonté présidentielle de lutter contre les injustices.
Une élève au tableau le 5 septembre 2011 dans une école primaire à Nantes. (Photo Frank Perry. AFP)
publié le 29 décembre 2014 à 20h56

Aujourd’hui en France, un enfant d’ouvrier non qualifié a deux fois moins de chances de décrocher le bac qu’un enfant de cadre. En revanche, il a nettement plus de chances d’atterrir dans la voie professionnelle, souvent dans une spécialité qu’il n’a pas choisie mais où il reste de la place. L’enfant de cadre, lui, va a priori tout droit vers le bac général, de préférence la série scientifique considérée comme la voie royale. L’école française ne se contente pas de reproduire les inégalités sociales. Elle les amplifie et le phénomène a même tendance à s’aggraver.

Alors que François Hollande a choisi de placer son quinquennat sous le signe de la lutte contre les inégalités, cette école, génératrice d’injustices, lui pose un sacré défi. A mi-mandat, le bilan est encore maigre. Le Président fait mieux que face au chômage. Malgré la crise et l’austérité, il n’est pas revenu sur sa promesse de créer 60 000 postes durant son quinquennat, postes qui ont été affectés en priorité en primaire, où se jouent souvent les destins scolaires des plus fragiles, dont certains n’arriveront plus à rattraper leur retard.

«Petite Immigrée». Mais là aussi, François Hollande n'a pas - encore ? - réussi à inverser la tendance. Et rien ne dit que, d'ici la fin de son mandat, il puisse justifier de résultats probants. La faute au temps long des changements dans l'éducation, où il faut parfois des années pour voir les résultats concrets, mais la faute aussi à une vol