Depuis le début, samedi, de la vague de froid qui s’est abattue sur la France, six sans-abri sont décédés : trois sont morts en région parisienne, un à Mandelieu, dans les Alpes-Maritimes, un à Douai, dans le Nord, et un autre à Rodez, dans l’Aveyron. Les rigueurs de l’hiver accroissent le risque de mourir dans la rue pour les SDF, déjà fragilisés par des conditions de vie difficile, souvent aggravées par des dépendances comme l’alcoolisme. Avec plus de 420 sans-abri décédés en 2013, le collectif Les morts de la rue constate qu’il n’y a pas que le froid qui tue mais aussi la violence, les maladies, le suicide.
Parmi les autres causes parfois avancées par les pouvoirs publics, il y a aussi le refus des sans-abri d'être logés dans les hébergements d'urgence qui leur avaient été proposés. Mais pour les associations d'aide aux sans-abri, le problème vient avant tout d'un déficit de structures d'accueil. «Dire qu'ils sont décédés parce qu'ils ont refusé un logement d'urgence est une aberration. Après, on va dire que c'est de la faute des sans-abri s'ils sont morts. Il faut remettre les choses dans leur contexte», analyse Cécile Rocca, coordinatrice du collectif Les morts de la rue. Elle précise : «Pour l'homme décédé dimanche soir à Paris, on sait que ce n'est pas le refus de logement qui est la cause de la mort. Il était en fauteuil roulant. Les logements qu'on lui a proposés étaient tout simplement inadaptés à son handicap.»
Dignité.