«MDR o Baumettes» : sur Facebook, des détenus «morts de rire» posent pouce ou majeur en l'air et se tiennent par les épaules, tout sourire et biceps dehors. Les selfies ont été pris depuis les cellules, les coursives, la cour de la prison marseillaise, et aucun visage n'est dissimulé. Sur la plupart, on y voit liasses de billets (grosses coupures de préférence), portables, barrettes de shit, sachets d'herbe ou flasques d'alcool. On aperçoit même un surveillant dans l'encadrement de ce qui semble être la porte du mitard. Le journal la Provence révélait lundi l'existence de cette page, fermée le 31 décembre par la direction du centre pénitentiaire ; elle totalisait alors 4 800 «likes». Le phénomène n'est pas nouveau et est loin d'être isolé. En quelques clics, on retrouve sur la Toile des dizaines de photos et vidéos réalisées par des détenus des quatre coins de la France grâce à leur téléphone dernier cri et leur forfait 4G illimité à prix cassé. Ils dansent, chantent, s'insultent, menacent, exhibent des armes. Les barreaux n'arrêtent pas les réseaux sociaux, la soif de buzz, l'ego trip. Des détenus de l'est de la France ont même créé un collectif de rap et lancé une marque de tee-shirts, un business géré depuis la prison. Libération le révélait dans une enquête publiée en mars.
Histoire
À Marseille, des détenus «morts de rire» d’être aux Baumettes
par Noémie Rousseau
publié le 5 janvier 2015 à 20h56
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