Les attentats survenus en France la semaine dernière, suivis par la traque de leurs auteurs et une inédite mobilisation nationale, ont monopolisé (sans surprise) l'attention des médias et de l'opinion. Alors que Paris se voyait décerner dimanche le titre de «capitale du monde» à l'occasion de la marche républicaine, d'autres événements – tragiques ou non — peinaient à exister dans le champ médiatique.
Voici une sélection chronologique de dix infos auxquelles vous avez (peut-être) échappé ces derniers jours. Attention, elles sont garanties sans joie de vivre.
Carnages au Nigeria
Mercredi. Au Nigeria, les islamistes de la secte intégriste Boko Haram commettent une série d'exactions marquées par la destruction de 16 villages du nord-est du pays. Difficile d'estimer le nombre exact de victimes dans cette zone interdite à la presse, mais Amnesty International évoque «des centaines de civils, peut-être même 2000» assassinés depuis l'attaque de la ville de Baga le samedi 3 janvier. «Sur cinq kilomètres, je n'ai pas arrêté de marcher sur des cadavres», déclare à l'AFP un pêcheur rescapé d'un des massacres.
SNCF: attention, ça va tailler
Mercredi. La direction de la SNCF confirme lors de la présentation du budget 2015 du service ferroviaire, la suppression d'environ 1 100 postes budgétaires, ce qui correspondrait à environ 2 000 emplois, selon les organisations syndicales. Il s'agit d'économiser 2 milliards d'euros d'économies d'ici à 2017. La CGT, elle, appelle à manifester le 29 janvier.
La discrète démission de Thierry Lepaon
Mercredi. Après plusieurs semaines de tourmente, le secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, officialise sa démission… sans toutefois vouloir prononcer le mot «démission». Mis en cause pour des rénovations dans son appartement et son bureau facturées au moins 130 000 euros à la CGT, selon plusieurs estimations, Thierry Lepaon a finalement cédé, notamment à la suite du désaveu d'un de ses prédécesseurs, Louis Viannet. Philippe Martinez, qui dirige la Fédération des métaux, a été proposé pour lui succéder.
Mornes soldes
Mercredi. Les soldes d'hiver 2015 débutent en France. L'ambiance n'étant alors pas à la chasse au petit haut qui va bien ou à l'écran plat à -45%, la fréquentation en Ile-de-France accuse ce jour-là une baisse de 3 points par rapport à 2014 d'après un sondage du site spécialisé LSA-conso.fr. Ce même site a depuis rapporté que le premier week-end, toujours en Ile-de-France, affiche un recul «considérable» de 10 points par rapport à la même période en 2014. Les consommateurs frustrés ayant à cette occasion économisé quelques euros peuvent toujours faire un détour par le site jaidecharlie.fr
RIP Rod, Francesco et Anita
Jeudi à dimanche. Trois disparitions successives qui ne manqueront pas de s'incruster dans la traditionnelle séquence «disparus de l'année» aux prochains Césars : jeudi, l'acteur Rod Taylor (Les Oiseaux, Zabriskie Point) tire sa révérence à l'âge de 84 ans. Deux jours plus tard, à 92 ans, le réalisateur italien Francesco Rosi (Main basse sur la ville, 1963) disparait à son tour. L'occasion de relire la mythique critique au vitriol de sa Chronique d'une mort annoncée signée Gérard Lefort à Cannes, en 1987. La fin de semaine est décidément funeste pour le cinéma transalpin puisqu'on apprend dimanche la disparition, à 83 ans, de la comédienne Anita Ekberg, mémorable partenaire de Mastroianni dans La Dolce Vita de Federico Fellini.
Le chauffard de Nantes mis en examen
Vendredi. Le chauffard qui avait fauché dix passants sur le marché de Noël de Nantes fin décembre, causant la mort d'un homme de 25 ans, est mis en examen pour «assassinat et tentative d'assassinats». Âgé de 37 ans et originaire de Charente-Maritime, l'homme, fortement alcoolisé au moment des faits (1,80 gramme par litre de sang), ne fait aucune déclaration pour expliquer ses gestes. Après le drame, il s'était poignardé à plusieurs reprises dans sa voiture. Il restera hospitalisé en secteur psychiatrique.
En Arabie Saoudite, un blogueur flagellé
Vendredi. Des joies d'être blogueur en Arabie Saoudite : condamné à 10 ans de prison et 1000 coups de fouets (dont la distribution s'étale sur vingt semaines, merci bien), Raif Badawi se voit infliger les premiers châtiments corporels en public. Le crime de ce père de famille: avoir critiqué la très sévère interprétation de l'Islam prônée par le clergé du royaume. D'après le Guardian, l'administration des coups de fouet a duré 15 minutes. Une vidéo de la chose circule sur le net, mais sur le même thème, on préfère vous inviter à (re)voir celle-ci.
Bière fatale au Mozambique
Vendredi. Boire un (ou plusieurs) verres après un enterrement reste une manière universelle de décompresser après un événement tragique. Vendredi, au Mozambique, ce rituel spiritueux prend une tournure dramatique et se solde par la mort de soixante-neuf personnes intoxiquées par une bière artisanale consommée après des obsèques. 35 autres personnes restent depuis sous surveillance. Les autorités mozambicaines, citées par l'agence AP, évoquent «un empoisonnement à la bile de crocodile» commis durant les funérailles.
Une tôle corsée pour le PSG
Samedi. Avant d'être dans la rue, Paris s'est retrouvé à la rue. Enfin, son club de foot, le PSG, qui essuie une sévère défaite (4-2) lors de son déplacement à Bastia. Alors qu'ils menaient par deux buts à zéro contre les Corses au bout d'une vingtaine de minutes, les Parisiens se débrouillent pour encaisser quatre buts d'affilée. Confronté à des problèmes chroniques, le PSG se retrouve quatrième du classement de la Ligue 1 à l'issue de la 20e journée.
Pakistan, l’horreur sur la route
Dimanche. Certaines descriptions purement cliniques ont des vertus traumatisantes, à l'image de celle-ci : «Nous avons reçu plus de 57 corps mais le bilan risque de s'alourdir parce que nombre d'entre eux sont complètement brûlés et collés à d'autres». Cette déclaration d'un médecin de Karachi évoque le bilan d'un dramatique accident de bus survenu dimanche matin dans le sud du Pakistan. Un autocar est entré en collision avec un camion-citerne qui roulait à contre-sens et s'est embrasé quasi instantanément. Les victimes devront être identifiées avec leur ADN.