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Vos souvenirs

«Charlie était, comme moi, une ado un peu irrévérencieuse»

Fusillade meurtrière à «Charlie Hebdo»dossier
Des lecteurs de «Charlie» nous racontent leurs souvenirs marquants liés à l'hebdo satirique.
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publié le 14 janvier 2015 à 7h38
Abonnés de la première heure ou lecteurs occasionnels, vous avez été très nombreux à nous envoyer vos témoignages sur «votre Charlie». Vos histoires avec ce journal, ce sont des souvenirs de jeunesse, des fous rires en famille, et une passion sans limite pour les fameuses «couvertures auxquelles vous avez échappées». C'est aussi, parfois, une histoire d'éloignement ou de déception, souvent dans les ruines de la guerre Val-Siné. Mais au détour d'un kiosque, vous êtes toujours prêt à vous laisser tenter. 

Charlie était une de mes seules lectures durant mes années d'études en médecine, lors des retours en train ou entre deux révisions, ma chambre d'étudiant tapissée par les unes les plus marquantes (notamment celles de Reiser, trop vite disparu). Les lectures se sont ensuite espacées, mais toujours aussi joyeuses, le souvenir de dédicaces au stand Charlie à la fête de l'Huma avec ces dessinateurs si abordables et puis cette infinie tristesse depuis mercredi. Christian

Aujourd'hui j'ai 20 ans. Mon Charlie Hebdo c'est d'abord celui de mon père, qui les a tous depuis le 4e numéro. C'est le souvenir à jamais de le voir lire son Charlie tous les mercredis, affalé dans son fauteuil, en se curant le nez et pouffant de rire bêtement. Quand j'étais petite, il m'est souvent arrivé d'aller le feuilleter en douce parce que je ne comprenais pas qu'il rie autant en lisant un journal, je savais que ça n'était pas pour les enfants et je voulais comprendre. C'est sans doute la raison pour laquelle je dessinais des zizis partout et à toutes mes copines de primaires parce que «moi je sais à quoi ça ressemble, eh ouais !». Plus tard, j'ai enfin pu comprendre pourquoi il riait, je n'ai jamais fait partie des gens choqués par leur humour. Ils représentaient pour moi bien plus que de simples dessinateurs, ils m'ont probablement éduquée en partie, avec mes parents. Mon Charlie Hebdo, c'est le 7 janvier 2015, quand j'entends mon père pleurer au téléphone parce que maintenant «sa vieille collection va valoir de l'or».  Margo

Tout en le connaissant, je n'avais jamais été une lectrice de Charlie Hebdo... Il aura fallu l'affaire des «caricatures» en 2007 pour que j'aille voir ce qui était si grave au point de mettre le feu à tout le Proche-Orient. J'ai piqué un fou rire devant celle qui représentait Mahomet près de son paradis, refusant des djihadistes grillés, en disant «stop stop we ran out of virgins !» (pour moi qui ne connaissait pas l'anglais «stop, stop, nous sommes en rupture de stocks de vierges !»). Non seulement c'était trop drôle mais cela démontrait la bêtise de cette soi-disant promesse à laquelle tant de musulmans intégristes croient et sont prêts à sacrifier leur vie... mais surtout un côté malsain envers les femmes. C'est à partir de ce moment que j'ai commencé à acheter presque régulièrement Charlie Hebdo Madeleine [La caricature décrite provenait à l'origine du journal danois Jyllands-Posten, à l'origine de l'affaire des caricatures. Charlie Hebdo avait par la suite republié la série, ndlr]

Mon Charlie commence avant ma naissance. Mon père a grandi a Reims et adorait un dessinateur qui faisait ses débuts dans L'Union, un certain Cabu. Mon père a toujours aimé Cabu et le jazz, jouer aux échecs et se plaindre de tout. En juin dernier, il était ravi : Cabu dédicaçait son bouquin sur le jazz à la médiathèque municipale, à cent mètres d'ici. Quand il a eu l'occasion de le rencontrer, parler un moment avec lui, il a même oublié de se plaindre. Pour ma part, j'ai surtout admiré et suivi la carrière de Luz, pour les mêmes raisons que mon père admirait Cabu : le trait, le croquis sur le vif, les connivences musicales. Charlie n'était pas que satire, Cabu et Luz ont aussi partagé leur passion, leur amour de la vie. Antoine

Je ne lis pas Charlie (ça va changer!), mais ce qu’il représente pour moi c’est un groupe de potes qui ose dire ce que beaucoup pensent, et qui a le talent de le faire avec humour. Je suis en plus militaire... mais justement, en tant que militaire et en tant que personne qui sait rire de tout, je m’amuse de ce que j’ai pu entendre sur l’armée par Charlie (le soldat inconnu enculé par l’adjudant Chanal qui porte bien son nom d’ailleurs...). Marc

Le 7 janvier, j'ai perdu un pote de 40 ans. Les premiers numéros que j'ai lus, c'etait en cachette de mon père qui en laissait parfois traîner au salon. J'adorais les dessins, Reiser surtout. Et puis Choron et ses bédés cochonnes, Wolinski et tous les autres. Tellement excitant à 12 ans, c'était la liberté et l'humour, le rire et l'intelligence. Ensuite, Charlie est resté une bouffée d'humour et de fraîcheur dans un monde sérieux, violent et triste. Patrice

Charlie, c'est comme un ami de famille qui était parfois invité le dimanche. Ma génération, née dans les années 80/90 l'a d'abord connu de nom, quand nos proches en parlaient, quand les médias polémiquaient, quand on allait chercher notre Picsou Magazine et nos cartes Panini au bureau de tabac. Après on a grandi et on a appris à l'aimer, ou à le critiquer parfois. Mais c'était ça aussi, Charlie. En provoquant, en bousculant les idées, il nous amenait à être d'accord ou non, à nous pousser dans nos retranchements. On aimait les traits caractéristiques qui nous faisaient reconnaître ses unes parmi toutes celles proposées dans les kiosques.  A la fac on se le passait entre bande de copains, on y mettait nos annotations dans les marges, parfois même on redessinait sur les illustrations parce que nous, on aurait fait différemment. Oui, nous aussi on avait compris l'esprit Charlie, celui qui nous permet d'affirmer que notre opinion, vraie ou fausse, est toujours bonne à défendre, du moment que les arguments suivent. Mélanie

Ma famille est gaulliste et lorsque Charlie a sorti «Bal tragique à Colombey, un mort» [à l'époque, le journal s'appelait Hara-Kiri, ndlr], mes parents étaient à la fois choqués et amusés du culot du magazine. Moi j'avoue que j’ai adoré cette vision d’un événement qui aurait demandé un respect tout autre. Charlie était, comme moi, une ado un peu irrévérencieuse et ça m’allait bien, j’ai toujours gardé une tendresse pour ce journal. France

Pour moi, c'est indéniablement la une faite par Honoré en septembre 1996, où l'on voit Jean-Marie Le Pen, brassard au bras et slip pendant sur fond jaune, avec le tire «Race supérieure». Franchement, ça aide à relativiser, non ? Et tout est dit, en deux mots et un dessin. Putain, qu'est-il advenu de ce monde ? Snif. Gërg


Pendant de très nombreuses années, j’ai été une lectrice assidue de Charlie Hebdo. Je m’en suis un peu éloignée par la suite. Il n’empêche que ce journal restera à jamais celui de mes années de jeune adulte et j’ai d’ailleurs gardé tous les numéros. Je commençais toujours ma lecture par mes préférés, Siné ou Charb – Charb surtout pour sa chronique «Charb n’aime pas les gens». Je me rappelle particulièrement d’un de ses papiers dans lequel je voyais écrit pour la première fois une idée qui me tenait à cœur, celle que tout le monde ne devrait pas avoir le droit de faire des enfants, qu’il serait bien qu’il y ait un permis. La lecture de cet article avait été jubilatoire – enfin quelqu’un qui ne se pâmait pas devant notre taux de natalité élevé ! Je n’ai pas fait comme Charb, j’ai pour ma part choisi d’avoir un enfant (qui adore Maurice et Patapon) mais plus le temps passe, plus je vois d’enfants et de parents autour de moi, plus je me dis que cela ne devrait pas être aussi simple et j’ai toujours une petite pensée pour Charb.

Natacha 

(La une de Charlie n°220 via

)

J'ai vécu plusieurs scènes cocasses et drôles en lisant Charlie. Une fois, dans le métro, assis sur un strapontin, je sors Charlie pour le lire. Une mère assez «tradi» entre alors avec son enfant qui devait avoir 6 ou 7 ans. L'enfant se pose sur le strapontin à côté de moi et est tout de suite attiré par les différents dessins et caricatures. La mère me jette alors un regard noir, car son enfant, par mon biais, était en train de découvrir des dessins qu'elle devait juger choquants ! Elle l'a vite appelé pour lui demander de changer de place. Benjamin

J’ai toujours aimé regarder les «couvertures auxquelles vous avez échappé cette semaine», et j’ai gardé dans ma mémoire bien des couvertures effectivement publiées ; j’en ris encore. Une sur toutes me revient ces jours-ci : Marchais qui annonce l’abandon officiel de la part du PCF du mot d’ordre «dictature du prolétariat» et dans un coin un petit ouvrier en bleu qui se plaint : «Merde, je ne serai jamais dictateur». Giovanna

Charlie, c'est mon père qui m'en parlé. Il le ramenait à la caserne Balard où il faisait son service militaire à la fin des années 60. Il le déposait bien en vue sur la banquette de la voiture du colonel dont il était le chauffeur, ce qui lui avait valu quelques jours au mitard de la caserne. Alors en 1992, quand Charlie est revenu, lycéen je me suis plongé dedans. J'ai découvert l'intelligence, le talent, l'humour de gens que je ne connaissais pas ou si peu. La couverture avec le dessin «ignoble» de Riss sur un GI américain mangeant un burger rempli de somaliens affamés au moment du débarquement US sur la corne africaine. Celle pour la venue de Jean Paul II à Paris à la fin des années 90 avec ce titre «L'obscurantisme débarque sur la ville lumière». Celle d'une jeune femme blanche riante appelant la préfecture de police pour «dénoncer» un immigré : «il entre, il sort», alors qu'ils sont en train de faire l'amour. Et tant d'autres…  Xavier (La une de Charlie n°220 via le-livre.com)

Penser au lien qui m'unit à Charlie, c'est avant tout me replonger dans mes années d'étudiant. J'avais 19 ans en 1992, à Tours, quand Charlie fut relancé. Luz, Charb, Riss, Cabu, Cavanna... certains étaient déjà bien installés. D'autres, de petits jeunes qui débutaient. Tout ça se mélange aujourd'hui dans mes souvenirs : les bancs de la fac, le manifeste contre le FN, les après-midis passés au flipper à lire Charlie, Libé, Globe... plutôt qu'à aller bûcher à la BU. Il y a prescription aujourd'hui. En voulant tuer Charlie, ces trouducs s'en sont pris à des amis proches, à ma famille, à mes frères, et ont sans doute cru tuer pour de bon l'adolescent assoupi que j'étais devenu. Ils n'y sont pas arrivés. Ils l'ont même réveillé. «Ni dieu, ni maître». C'est si français, ça. Et bien ça va continuer ! Aucun imam, rabbin, évêque, politique, pseudo-penseur de tout poil, surtout d'extrême-droite, ne m'obligera à penser comme lui. Et ça je vous le dois les mecs. Et pour cela un grand merci ! Etienne

Nous sommes en 1972, je suis en prépa. C'est le printemps et la période des concours approche. Ambiance polarde malgré un temps rayonnant et cette couverture de Charlie montrant un gars faisant la planche, la bite lui servant de mât et ce titre : «Bande de cons, c'est le printemps !». C.

J'ai 17 ans dont 3 passés à lire Charlie Hebdo toutes les semaines. J'ai découvert ce journal presque par hasard au cours de ma classe de troisième et je ne l'ai plus lâché depuis. Ce n'est pas le seul journal que je lis mais c'est celui dont j'attends la lecture avec le plus d'impatience, celui qui me fait le plus rire, le plus réfléchir aussi. Car pour moi Charlie Hebdo n'est pas seulement un journal d'humour mais aussi un journal d'informations, d'informations qu'on ne voit nulle part ailleurs, de reportages réalisés tout en dessins qui racontent des histoires dont on ne peut entendre parler que dans ses pages. Charlie Hebdo faisait partie de mon quotidien, je n'en ratais pas un numéro. Et maintenant ? Mercredi, pour la première fois depuis 3 ans, je n'ai pas pu l'acheter, il n'y en avait plus en kiosque à 15 heures, l'heure à laquelle je l'achetais habituellement. Milena

Une des meilleures à mes yeux, c'était juste après le krach de 2008, y'avait un type qui avait une merde dans les mains, et il disait d'investir dedans, et un autre lui disait «Mais c'est de la merde !» alors il lui répondait «Peut être, mais y'a plus que ça et ça peut que prendre de la valeur...» Louis

Quand j’étais plus jeune ma mère achetait Charlie Hebdo. Je ne comprenais pas de quoi ça parlait, alors je coloriais les dessins ou je faisais des maquillages sur les personnages. Ma mère râlait parce qu’elle n’avait jamais la possibilité de lire avant que je ne passe dessus. Elietnoss

J'ai 27 ans, je suis marocaine et je vis en France depuis 5 ans. J'ai connu Charlie quand j'étais encore au collège au Maroc, grâce à mon grand frère qui aimait beaucoup Charlie et le Canard. Il y a eu des périodes où ces journaux étaient censurés, et je me souviens de mon frère qui arrivait à se les procurer malgré l'interdiction. C'était très excitants de les avoir, pour moi c'était le Graal, le fait qu'ils soient interdits faisait d'eux des héros qui osent dire des choses qui énervent le régime autoritaire au Maroc. Asmaa

Charlie Hebdo, c'est à la poubelle que je l'ai découvert. Enfin, plus précisement à la décharge. C'était à la fin des années soixante-dix, j'avais 15 ans, et j'ai trouvé dans une décharge sauvage toute une pile de Charlie abandonnés là. Je les ai ramenés à la maison, au grand dam de ma mère, et je les ai tous dévorés. J'y ai découvert une liberté de ton, une insolence que j'ignorais jusqu'alors et qui ont durablement marqué l'adolescente que j'étais. J'ai découvert grâce à Charlie Cabu, Reiser, et bien d'autres encore... Isabelle

J’ai été viré d’un lycée bourge du 16e arrondissement pour avoir placardé sur la fenêtre de la classe le titre «Bal tragique à Colombey» (Hara Kiri). J’avais 15 ans. Hervé

A photo taken on January 12, 2015 shows (R) the November 16, 1970 front page of the French satirical weekly Hara-Kiri following the death of President Charles de Gaulle with the headline reading: "Tragic bal at Colombey -- 1 dead", which prompted an official ban on its sale, and the first issue of Charlie Hebdo on November 23, 1970, headlining "There is no censorship in France," as a successor to Hara-Kiri.    AFP PHOTO FRANCOIS/GUILLOT(Photo François Guillot. AFP)


Charlie, ce sont mes années d'étudiantes, avec ma colocataire Claire, on l'achetait tous les jeudis, pour rigoler, on commençait toujours avec les couvertures auxquelles vous avez échappé, et on terminait toujours par Maurice et Patapon avec pour conclusion «il est vraiment dégueu Charb !» (cris de vierges effarouchées). C'était une lecture à deux voix, à voix haute. On affichait les couvertures qui nous plaisaient le plus dans les toilettes, et notamment une qui nous avait valu un fou rire jusqu'à en pleurer, à hoqueter, à avoir mal au ventre, je ne sais pas pourquoi celle-ci en particulier, une d'après le 11-Septembre, quand les USA se sont lancés dans la traque de Ben Laden. Sur la couverture, il y a deux GI recouverts par un déguisement de chameau, ils sont dans le désert et alors qu'un mec passe, ils lui demandent «Dis mon frère, y li où Bin Laden ?» La poilade. Elle est restée longtemps en face de la cuvette, elle me mettait de bonne humeur le matin. Charlie Hebdo, ça a été fini après pour moi, à cause de Philippe Val principalement... C'est comme une rupture d'amour, on s'est aimés très fort, puis on a changé tous les deux, jusqu'à ne plus se comprendre. Je l'ai trompé avec le Canard. Maintenant, Val est parti, la caravane est passée, restent les souvenirs. Merci Charlie Hebdo, pour toutes les années de rire. Otsumi

Je me rappelle d'un déménagement, d'un passage vers un autre lieu, une autre histoire. Les caisses les plus lourdes contenaient tous les hebdos de Charlie. Nous les portions avec plaisir. C'était notre héritage. Charlie traîne toujours dans mon appartement, comme un invité, une inquiétante étrangeté, un cénacle d'amis fidèles. Il fait le ménage de toutes nos lâchetés, nos mensonges, il montre le monde tel qu'il est dans sa nudité la plus crue, il secoue nos certitudes, nous fait chavirer. Il nous aide simplement à rester debout. Et encore plus maintenant. Michèle

Ma famille est depuis toujours  lectrice du Canard. Et puis un jour, ma mère, Juliette, 85 ans à l'époque, s'est mise à lire Charlie, trouvant le Canard un peu tiède. Je la vois encore lire son numéro avec le même sérieux, le même engagement, la même concentration que Le Monde diplo ou L'Obs. J'ai toujours couvé d'un regard plus que fier cette vieille dame qui demandait son Charlie au marchand de journaux au moins cinq fois plus jeune qu'elle et qui avait l'air de se demander ce que cet ancêtre pouvait bien trouver à cet hebdomadaire. Actuellement, Juliette (elle a maintenant 93 ans), lors des récits de la fusillade, m'a dit ne plus le lire mais je l'ai vue toute la journée extrêmement marquée, je dirai même anéantie. Anaïs

Charlie est resté toujours en arrière plan, un petit gardien de l'irrévérence qui de temps en temps me souffle à l'oreille «attention, es-tu bien sûre d'avoir compris le sens de ceci ?». Un rempart à l'obscurantisme où il est parfois si facile de se complaire. Angèle

Il y a peut-être 40 ans ou plus, j’ai été frappé par un dessin de Wolinski, dont je me souviens seulement des mots : «Je ne veux pas mourir idiot.» Pendant longtemps j’ai cherché le sens de mon existence, et cette phrase m’a accompagné toute ma vie. Eddy

Le premier numéro que j'ai conservé date du mercredi 22 août 2007, et pour cause. Ce jour n'est autre que la date de naissance de mon aîné. Ce numéro m'a accompagné durant mes visites à l'hôpital et les phases de répit que nous accordait notre fils pendant ses siestes. En le feuilletant aujourd'hui, un article attire tout de suite mon attention : «Ces musulmans qui disent non à l'islamisme». Que dire de plus ? Nicolas