L'Assemblée debout, entonnant la Marseillaise après une minute de silence observée en hommage aux victimes des frères Kouachi et d'Amedy Coulibaly. Une première depuis 1918. Mais ce cliché historique, pas plus que les 3,7 millions de Français qui ont marché dimanche 11 janvier, ne doit faire oublier le déficit de citoyenneté qui déstructure à petit feu notre vie démocratique. En premier lieu dans la jeunesse et a fortiori dans ces quartiers qu'on appelait populaires, qu'on qualifie de sensibles, et dans lesquels certains maires ne sont élus qu'avec les voix d'une petite minorité. Ici, mais plus largement en France, il faudra plus que le droit de vote à 16 ans ou une réformette institutionnelle pour faire trouver ou retrouver le chemin des urnes à ces millions de décrocheurs électoraux, qui ne votent bien souvent que lors de la présidentielle. Cela doit être une ambition de moyen terme mais s'imposer comme une urgence. Un hémicycle à l'image du pays, donnant droit de cité à la France telle qu'elle est, y contribuerait bien sûr. Tout comme le fait d'accorder - le candidat Hollande l'avait promis - le droit de vote aux élections locales aux étrangers non européens légalement en France depuis cinq ans. Mais pour répondre à la rupture entre un nombre croissant de Français et une classe politique qui apparaît à beaucoup centrée sur ses intérêts personnels ou, au mieux, partisans, c'est d'abord en se mettant concrètement au service de l'intérêt général que les hommes politiques pourront entamer la reconquête démocratique. Un combat vital.
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