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Libération

2. Laïcité

publié le 16 janvier 2015 à 20h06

Etre ou ne pas être «Charlie» ? Derrière cette interrogation qui interpelle la société depuis une semaine, c'est le principe même de la laïcité que les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher remettent en cause. Singularité française longtemps enviée et encore admirée dans le monde entier, le dispositif est aujourd'hui mis à mal par la mondialisation des échanges. Face à la montée des religions et l'expression des identités, la France n'en a-t-elle pas trop fait dans son affirmation laïque ? L'attaque même contre le journal satirique prouve le contraire, répondent les partisans d'une indéfectible laïcité : face au radicalisme religieux, il faut toujours et encore se mobiliser. D'autres rappellent que la loi de 1905 permet à chacun de vivre sa foi et de cohabiter, à égalité. Contrairement aux idées reçues, elle n'interdit pas le religieux, elle l'organise. En 2004, la loi sur les signes religieux à l'école était venue éteindre le débat brûlant sur le voile. Mais aujourd'hui que faire ? L'Observatoire de la laïcité vient de rendre, jeudi, onze propositions pour «renforcer la cohésion nationale» et réaffirme «la nécessaire mise en œuvre de l'enseignement moral et civique».

Déjà des critiques s'élèvent. Propositions «angéliques et pusillanimes, cosmétiques dans le meilleur des cas», disent les uns, la République n'est plus assez défendue, notamment dans sa dimension laïque, redoutent les autres. Le 11 janvier, près de 4 millions de personnes sont descendues dans la rue pour défendre ce modèle français. Avec pour enjeu considérable : la laïcité doit intégrer et non stigmatiser. et