Les corps de trois skieurs du Club français alpin, emportés samedi par une avalanche dans le massif du Queyras (Hautes-Alpes), ont été retrouvés dimanche, quelques heures après ceux de leurs trois camarades de randonnée, a indiqué le peloton de gendarmerie de haute-montagne (PGHM) de Briançon.
«Les corps des trois skieurs ont été également retrouvés sur le lieu de l'avalanche. C'est une plaque qui s'est décrochée et qui a emporté tous les skieurs», a déclaré à l'AFP le capitaine Sarah Chelpi, du PGHM de Briançon. Les six corps ont été retrouvés dans le vallon de Bachas, à 2 500 mètres d'altitude.
Le groupe aguerri de quatre hommes et de deux femmes de nationalité française, âgés de 50 à 70 ans, était parti samedi matin pour une randonnée à ski. Les six randonneurs avaient entamé leur ascension au départ des remontées mécaniques de la station de ski de Ceillac. Leur retour était prévu samedi midi. Leur disparition a été signalée par leurs proches, inquiets de ne pas les voir revenir à l'heure prévue. «Lorsqu'il sont partis, le ciel était dégagé et le risque d'avalanche estimé à 3 sur 5», a précisé la préfecture.
«Secours périlleux»
Les recherches avaient été interrompues vers 1 heure du matin cette nuit après que les trois premiers corps ont été retrouvés, «en raison des conditions climatiques sur place, qui rendaient le travail des secours périlleux. Leur sécurité n'était pas garantie», a expliqué le préfet des Hautes-Alpes, Pierre Besnard.
Dès le levée du jour, 18 secouristes, appuyés d’un hélicoptère et de deux équipes cynophiles, venues avec un berger malinois et un berger allemand louvé, réputés pour leur sens olfactif très développé, sont partis ratisser le secteur pour retrouver les trois autres skieurs du groupe.
Une cellule de crise a été installée par la préfecture dans la salle des fêtes de Ceillac, où seront accueillis notamment les journalistes présents sur place.
Cette semaine, deux skieurs portés disparus dans le massif des Ecrins, également dans les Hautes-Alpes, avaient été retrouvés morts jeudi matin, emportés également par une avalanche. Les deux hommes, un guide des Hautes-Alpes de 51 ans et son client marseillais de 60 ans, évoluaient dans un secteur hors-piste près de la station de Puy-Saint-Vincent.
A Valloire (Savoie), une femme de 46 ans, originaire de la commune, a à son tour été ensevelie vendredi sous une coulée de neige alors qu’elle achevait l’ascension de la pointe des Cerces (3 097 mètres). Et à Chamonix (Haute-Savoie), un skieur britannique d’une trentaine d’années a fait une chute mortelle après avoir dévissé en ski de pente raide alors qu’il descendait la face nord de la Tour Ronde (3 792 mètres).
Après ces drames, le PGHM de Chamonix avait alerté sur les «conditions piégeuses» : «Le manteau neigeux n'est pas très épais et assez changeant. Il faut faire preuve d'une grande vigilance», avait mis en garde vendredi Jean-Baptiste Estachy, commandant du PGHM de Chamonix.
Au moins onze personnes ont péri dans des avalanches en France depuis le début de la saison de sports d’hiver 2014-2015, selon un décompte de l’AFP à partir des données de l’Association nationale pour l’étude de la neige et des avalanches (Anena). Une trentaine de personnes sont tuées par des avalanches chaque année en France, selon l’Anena.