Que deviennent les enfants après un divorce ? L’Insee a publié une étude en s’appuyant sur les déclarations fiscales des parents un an après la séparation. En 2009, 160 000 enfants ont vécu une dislocation familiale : si le rôle de chacun des parents tend à évoluer, faisant une plus grande place au père, plus de 7 enfants sur 10 habitent tout de même principalement chez leur mère (76%). Et cette proportion augmente lorsque les enfants sont au collège ou au lycée.
Norme. L'Insee observe que, depuis 2003, le nombre de demandes de garde alternée a doublé. Actuellement, 15% des enfants de parents divorcés habitent tantôt chez un parent, tantôt chez l'autre. Sur ce sujet, l'étude se réfère à des travaux réalisés par un collectif de onze sociologues. Leurs recherches ont mis en évidence une corrélation entre revenus des parents et garde alternée. Selon le collectif Onze, il y a quatre fois plus de gardes alternées chez les parents les plus riches (8e et 9e déciles des revenus) que chez les plus pauvres (1er et 2e déciles). Cette pratique exige en effet d'avoir deux logements suffisamment spacieux pour accueillir les enfants. Autre explication : les couples les moins aisés n'ont pas forcément la possibilité de se payer les services d'avocats chevronnés qui les aident à évaluer les options qui s'offrent à eux pour l'avenir des enfants lors de la séparation.
Dans cette situation, la majorité des parents se cantonnent à la norme : la garde exclusive par l’un d’entre eux, généralement la mère. Après un divorce, un enfant sur deux change de logement : lorsque les mères obtiennent la garde exclusive, 60% d’entre elles déménagent. Dans la majorité des cas, le père, lui, conserve l’ancien logement conjugal, qu’il ait la garde alternée ou exclusive. Le logement des pères est souvent plus grand.
Pension. C'est d'ailleurs parfois en faisant valoir de bonnes conditions d'accueil pour leurs enfants qu'ils en obtiennent gain de cause : 9% des pères ont la garde exclusive. En ce qui concerne les pensions alimentaires, leur répartition est corrélée aux revenus : 49% des mères en touchent une, contre seulement 2% des pères «gardiens». Et même lorsque le père touche une pension alimentaire, elle tourne autour des 100 euros par mois, alors que celle des mères est en moyenne comprise entre 100 et 250 euros. La pension médiane est de 150 euros.