Vendredi à la mi-journée 860 véhicules d'auto-écoles selon la police (2 000 selon les organisateurs) sont arrivés au bruit des klaxons près du Champ-de-Mars. Le défilé était parti à l'aube des portes de Paris pour une opération escargot organisée par les syndicats d'auto-école afin de contester la réforme du permis de conduire prévue par la loi Macron. Le texte prévoit notamment un délai d'attente maximal de quarante-cinq jours entre deux passages à l'examen de conduite. «Une réforme de bon sens pour notre jeunesse, parce qu'on va réduire les délais d'attente trop long et des coûts trop élevés», s'est défendu le ministre de l'Economie.
Présent dans le cortège, le directeur de l'Ecole de conduite française (un groupement professionnel) a d'ailleurs admis que «tout n'est pas à jeter» dans la loi Macron. Frédéric Martinez reconnaît que le recours à des postiers formés pour valider les examens du code, ou l'encadrement des tarifs, par exemple, ne sont pas «un souci». «Tout ce qui permettrait d'avoir plus de places aux examens est une bonne chose. L'attente coûte très cher aux jeunes.» Mais certains points de la loi Macron vont à l'encontre de l'intérêt des élèves, considère-t-il. Comme la suppression des vingt heures de cours minimum. Pour lui «il faut en moyenne trente-cinq heures pour être prêt». Il craint que des écoles proposent des formules tarifaires attractives mais sans préparation sérieuse des élèves. «Ils se retrouveront ensuite coincés à devoir payer bien plus» pour obtenir leur permis.
Après ce rassemblement, les trois syndicats d'auto-écoles (CNPA, Unidec et Unic) ont été reçus par Gilles Savary, l'un des rapporteurs de la loi, ainsi que par le cabinet du Premier ministre. Les professionnels estiment que le député socialiste s'est «montré à l'écoute» de leurs arguments, se disant prêt à «d'éventuelles améliorations du texte si elles favorisent l'accès de nos compatriotes au permis de conduire». Une réunion de travail de deux heures est prévue mardi prochain. De son côté, Matignon a confirmé qu'il était encore possible d'apporter des modifications à la loi, si les syndicats sont prêts à négocier des améliorations.