Hamid Harir, 64 ans, regarde l'air un peu halluciné les déménageurs se faufiler entre la dizaine de camions de CRS garés devant le bâtiment. Comme lui, près de trente Chibanis, locataires d'un l'hôtel meublé insalubre situé au 73, rue du Faubourg Saint-Antoine, à Paris, ont été expulsés jeudi à l'aube par la préfecture de police (lire sur Libération.fr). Hamid a du mal à se remettre de ses émotions. «Regarde ma gueule : ils m'ont fait peur», lâche-t-il, un doigt sur les cernes qui surlignent son visage fatigué. «J'ai pris ce que je pouvais et j'ai filé.» Ces vieux travailleurs migrants originaires d'Algérie, installés dans des chambres minuscules parfois depuis vingt ou trente ans ont été relogés, à titre provisoire, à quelques kilomètres dans un ancien foyer pour cadres de la SNCF, situé dans le XIIIe arrondissement, réquisitionné par la mairie de Paris pour de l'hébergement d'urgence. Une solution temporaire en attendant leur relogement définitif dans la capitale «d'ici le 30 juin», promet Ian Brossat, l'adjoint (PCF) au maire de Paris en charge du Logement. Photo S. Calvet
Histoire
Les Chibanis expulsés, Hidalgo promet de les reloger
par Charlie Duplan
publié le 19 février 2015 à 19h46
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