Plusieurs manifestants interpellés samedi, à l'issue des défilés contre les «violences policières» à Toulouse et Nantes, passaient lundi en comparution immédiate devant les tribunaux. A Toulouse, la manifestation avait été autorisée par la préfecture mais avait dégénéré sur la fin, quand un groupe d'une cinquantaine d'activistes style «Black Bloc», habillés en noir et parfois équipés de marteaux, sont passés à l'offensive, ciblant les agences immobilières et bancaires et les magasins de luxe du centre-ville. Bilan : une vingtaine de vitrines brisées, six agences immobilières et six distributeurs hors service.
Les quatre hommes, âgés de 18 à 26 ans, étaient accusés de jets de pierres et de canettes n'ayant pas occasionné de blessures. Aucun n'avait de casier judiciaire. Pablo, 25 ans, ébéniste et clown zadiste pacifiste, conteste les jets de pierre mais admet la rébellion. Simon, un licencié de géographie de 24 ans, les admet «dans l'élan de la foule». Le tribunal a requis des heures de travaux d'intérêt général et des peines de prison avec sursis.
A Nantes, la justice a été plus sévère. Thibaut R. a écopé de quatre mois de prison ferme. Cet animateur de 22 ans - venu de Saint-Ouen«surtout pour assister aux débats» sur les violences policières - a reconnu avoir jeté des pierres sur les forces de l'ordre après avoir reçu un tir de flash-ball sur la hanche. «J'étais en colère. Je me suis laissé porter par l'effet de groupe et l'énervement», a-t-il admis à l'audience. Andy G., a pris deux mois ferme et a été incarcéré à l'issue de l'audience. Ce chômeur nantais de 24 ans, déjà condamné à huit reprises, était accusé d'avoir lancé une canette de bière vide sur les CRS. Il avait 0,92 g d'alcool par litre de sang. Le procureur a requis cinq mois ferme contre un troisième prévenu, Denis C., 1,16 g d'alcool par litre de sang, pour des faits similaires. Verdict en début de soirée : trois mois de prison ferme.