Suite à l'assignation devant le tribunal de grande instance de Paris par les Associations familiales catholiques (AFC), Gleeden a décidé de riposter. Dans un communiqué de presse diffusé ce jeudi, la société a annoncé envisager elle aussi d'aller en justice : «Gleeden envisage sérieusement de saisir à son tour la justice contre ceux qui sont à l'origine de cette censure et qui font pression pour que ses publicités ne soient plus diffusées à l'avenir.»
La fédération d'organisations religieuses conservatrices, les Associations familiales catholiques (AFC), avait annoncé le 19 février qu'elle attaquait en justice le site de rencontres spécialisé dans les relations extraconjugales. En cause, une campagne publicitaire évoquant la tentation d'Eve, avec une pomme croquée sous un slogan évocateur : «Le premier site de rencontres extraconjugales pensé par des femmes.» Une pétition avait recueilli plus de 20 000 signatures pour demander le retrait de «ces publicités scandaleuses». Selon l'avocat de l'AFC, en facilitant «l'adultère», le site fait «la promotion publique de la duplicité, du mensonge et de la violation de la loi».
Gleeden se défend en accusant ses détracteurs de censure : «Doit-on accepter qu'un pays comme la France qui défend corps et âme sa laïcité et sa liberté d'expression puisse se faire dicter sa Loi par un groupe d'individus conservateurs et rétrogrades ?», peut-on aussi lire dans le communiqué.
Dans cette attaque, la société voit aussi une certaine forme d'hypocrisie en voulant faire croire que leur but est de défendre la loi : «La volonté de voir Gleeden.com disparaître du paysage public relève davantage d'un diktat qui a pour objet d'imposer ses propres convictions, ses croyances religieuses à tous que de la défense des faibles. […] Gleeden.com entend dénoncer cette instrumentalisation de la Justice. Il faut ici rappeler avec force que les juges tranchent les litiges en fonction du droit civil et non du droit canon ou de la morale propre à quelques-uns.»