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Libération

Dieudonné condamné à 22 500 euros d'amende pour ses propos contre Patrick Cohen

L'affaire Dieudonnédossier
L'«humoriste» a été condamné à payer des jours-amendes, sous peine d'emprisonnement, pour provocation à la haine raciale.
Dieudonné, le 4 février, au tribunal, à Paris. (Photo Miguel Medina. AFP)
publié le 19 mars 2015 à 14h49

Le polémiste Dieudonné a été condamné ce jeudi à 22 500 euros en jours-amendes pour provocation à la haine raciale, notamment en raison de propos visant le journaliste Patrick Cohen, qui avaient déclenché le processus d’interdiction de son spectacle il y a un an.

Une peine de jours-amendes implique que le condamné voit cette peine transformée en emprisonnement s'il ne s'acquitte pas de la totalité de l'amende. Le parquet avait requis deux peines de 150 jours-amendes à 100 euros, soit au total 30 000 euros, contre Dieudonné, jugé dans deux affaires distinctes pour des propos tenus dans son spectacle Le Mur.

Dans le détail, la 17e chambre du tribunal correctionnel a d'abord condamné le polémiste à 90 jours-amendes à 100 euros pour ses propos contre le journaliste Patrick Cohen. Par ailleurs, une peine de 90 jours-amendes à 150 euros a été prononcée pour d'autres propos issus du même spectacle ainsi que la chanson «Shoah nanas», une parodie d'Annie Cordy.

«Je réponds sur le terrain du rire»

Tout commence en mars 2013 : sur France 5, Patrick Cohen, animateur de la matinale de France Inter, juge que certaines personnalités ne devraient pas avoir accès aux médias. Et notamment Dieudonné, qualifié avec d'autres de «cerveau malade» en raison de propos complotistes ou incitant à la haine. L'intéressé fait alors du journaliste l'une de ses bêtes noires, le prenant à partie sur scène et dans des vidéos publiées sur Internet.

Le 19 décembre 2013, un extrait de ce spectacle met le feu aux poudres. La scène a été filmée une semaine plus tôt, en caméra cachée, pour un reportage de France 2. «Tu vois, lui, si le vent tourne, je ne suis pas sûr qu'il ait le temps de faire sa valise», déclare Dieudonné au sujet de Patrick Cohen devant un public hilare. «Quand je l'entends parler, je me dis, tu vois, les chambres à gaz… Dommage.» Autre passage incriminé, enregistré quelques jours plus tard :«Je n'ai pas à choisir entre les juifs et les nazis, je suis neutre dans cette affaire. Qu'est-ce qui s'est passé, qui a provoqué qui ? […] J'ai ma petite idée.» Au dossier, enfin, la chanson «Shoah nanas».

Lors du procès en janvier, Dieudonné avait affirmé que ces propos ne relevaient pas de la provocation à la haine mais de l'humour. «Je réponds sur le terrain du rire à des agressions me visant», avait-il expliqué.

L'«humoriste» a également été condamné, ce mercredi, à deux mois de prison pour apologie d'actes de terrorisme pour son message «Je me sens Charlie Coulibaly», posté sur Facebook le 11 janvier après les attentats.