La boîte noire retrouvée dans les restes de l'Airbus A320 de la compagnie Germanwings, qui s'est crashé dans les Alpes-de-Haute-Provence mardi, est abîmée mais pourra normalement être analysée, a annoncé le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, au micro de RTL. Mais que sont réellement ces dispositifs et comment fonctionnent-ils ?
Leur mission est d’enregistrer les données de vol utiles aux enquêteurs à la suite d’un crash. Aux nombres de deux, elles ne sont pas – contrairement à ce que leur nom indique – noires mais orange, et ce afin de faciliter leur recherche. Situés dans la queue de l’appareil (lieu le plus susceptible de résister à un accident), ces deux dispositifs ont des missions bien distinctes.
Le FDR (pour Flight Data Recorder) contient les mesures de près de mille paramètres de vol, comme la pression, le cap, la température extérieure et intérieure, la vitesse, l’accélération, la performance des moteurs, sur vingt-cinq heures. Le deuxième type de boîte noire est le CVR (Cockpit Voice Recorder), chargé d’enregistrer tout ce qui se passe dans le cockpit, comme les conversations entre les pilotes. Il enregistre sur une plage de deux heures, effaçant les anciennes données au fur et à mesure.
Le CVR, pour Cockpit Voice Recorder (à gauche), et le FDR, pour Flight Data Recorder (à droite). Photo YSSYGuuy via Wikipedia CC BY-SA 3.0
Protégées d’une armure d’acier et d’un isolant thermique, les boîtes noires peuvent résister à des températures extrêmes allant jusqu’à 1 100 degrés, ainsi qu’à une pression exercée à 6 000 mètres de profondeur.
Ces armures protectrices quasiment indestructibles sont équipées de balises (petit cylindre gris situé à l’avant du boîtier) qui se déclenchent au contact de l’eau. Capables d’émettre une pulsation par seconde pendant trente jours avec une portée de 2 km sous la surface, les balises permettent aux boîtes noires d’être retrouvées grâce à un radar lorsqu’un avion s’abîme en mer.
Une fois récupéré, le boîtier protecteur est ouvert, et les données, stockées sur une mémoire flash de type SSD, sont transférées sur ordinateur et analysées. En fonction du nombre de paramètres enregistrés et de l'état de la boite noire, l’étude des données peut prendre entre quelques jours et plusieurs mois.