«Je suis bénévole à la protection civile depuis quatorze ans et j’ai déjà été envoyée sur d’autres opérations, mais c’est ma première en tant que présidente - j’ai été élue le 18 janvier.
«J’ai été appelée par la préfecture mardi à 11 h 50 et ils nous ont mis en pré-alerte. Outre la protection civile des Alpes-de-Haute-Provence, il y a aussi des membres d’autres départements qui ont été mobilisés. Mon équipe, constituée de vingt personnes, est arrivée sur le site de la maison des jeunes de Seyne mardi après-midi. Mon rôle et celui de mon équipe dans cette mission consiste à venir en appui aux cellules d’urgences professionnelles mises en place par les autorités sur la zone. Dans notre équipe, nous avons par exemple des interprètes, des personnes spécialisées dans le soutien logistique et d’autres en sociopsychologie. Nous sommes formés à entrer en contact avec les familles des victimes qui arrivent sur place en état de choc. Nous avons commencé à les accueillir à Seyne mercredi après-midi.
«Durant notre formation, on nous a expliqué quel était l’impact du stress sur les proches. On sait que pour les accompagner, ce sont les gestes les plus simples - un regard, une poignée de main, un café - qui peuvent faire toute la différence et permettre à la personne de ne pas sombrer. Pour mon équipe aussi, qui fait face à cette situation très difficile, je fais en sorte qu’ils aient tout ce qu’il faut. J’ai déjà préparé une équipe pour les débriefer après leur intervention et nous sommes en liaison avec des psychologues. En fait, on s’observe et on se protège les uns les autres.»