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Contraception d’urgence : les Françaises mal informées

Si une femme sur quatre a recours à la contraception d’urgence au cours de sa vie, les Françaises connaissent mal la posologie et les effets de la «pilule du lendemain», selon un sondage.
Photo du Norlevo, prise le 30 novembre 1999 à Caen, la pilule du lendemain. (Photo Mychèle Daniau. AFP)
publié le 20 avril 2015 à 11h30
(mis à jour le 20 avril 2015 à 12h26)

Bien que la contraception d’urgence existe depuis de longues années, une majorité de Françaises âgées de 15 à 50 ans la connaissent mal, selon un sondage Harris Interactive publié vendredi. La contraception d’urgence a pour but de prévenir la survenue d’une grossesse non prévue après un rapport sexuel non ou mal protégé.

Elle passe généralement par la prise d'un comprimé dans les heures suivant le rapport à risque mais peut également être obtenue grâce à la pose d'un dispositif intra-utérin au cuivre par un médecin ou une sage-femme dans les 5 jours après le rapport. Interrogées en mars, la très grande majorité des Françaises (94%) avaient entendu parler de la contraception d'urgence mais 65% estimaient être globalement mal informées. Parmi les zones d'ombre, son mode d'action (ignoré par 78% des personnes interrogées), son efficacité (74%) et les délais dans lesquels le contraceptif doit être pris (73)%.

Concernant le mode d'action par exemple, 78% pensent que la pilule du lendemain empêche l'implantation de l'oeuf fécondé dans l'utérus et 44% qu'elle équivaut à une interruption de grossesse, alors qu'en réalité elle bloque ou retarde l'ovulation. Quant aux délais, 21% pensent à tort qu'il faut obligatoirement la prendre le lendemain du rapport sexuel alors qu'il convient de la prendre le plus rapidement possible après le rapport à risque et de préférence dans les 24 heures. «Au Planning on ne parle pas de "pilule du lendemain", mais de contraception d'urgence, car l'expression est source de confusion» note ainsi Véronique Séhier, coprésidente du Planning familial, dans une interview à 20minutes.fr. Et insiste : l'éducation sexuelle doit avoir une place plus importante à l'école. «La loi prévoit trois séances par année, de l'école élémentaire à la Terminale, mais dans les faits, on se retrouve souvent avec un service minimum de deux cours, un en classe de 4ème puis un autre en 3ème. [Il faut une] approche globale de la sexualité, plus favorable à l'épanouissement de chacun», a-t-elle dit dans le même entretien.

La pilule d'urgence désormais accessible sans ordonnance

Deux contraceptifs d'urgence existent en France : le levonorgestrel (Norlevo du laboratoire HRA Pharma et génériques) qui doit être utilisé dans les 3 jours et l'acétate d'ulipristal (EllaOne, également produit par le laboratoire HRA pharma) qui affiche une efficacité jusqu'à 5 jours. Mais si le premier est en vente libre dans les pharmacies depuis son autorisation en France en 1999, EllaOne, commercialisé depuis 2009, était jusqu'à présent uniquement disponible sur ordonnance.

A la suite d’une décision prise en janvier dernier par la Commission européenne, elle va dorénavant être également accessible sans ordonnance en France, selon le laboratoire HRA Pharma qui a annoncé à cette occasion que le prix de la boîte (un seul comprimé) allait baisser - de 23,59 euros à 19,70 euros. Ce prix reste néanmoins supérieur à celui du Norlevo (autour de 7 euros).

Selon le Baromètre santé réalisé en 2010 par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), 24% des femmes de 15 à 49 ans, ayant déjà eu des rapports sexuels avaient déclaré avoir utilisé la contraception d’urgence au moins une fois dans leur vie, soit une femme sur quatre. Depuis une loi de 2000, les mineures peuvent se faire délivrer gratuitement une contraception d’urgence dans une pharmacie sans le consentement des parents. Cette contraception peut également être délivrée par les infirmières scolaires.

Le sondage Harris Interactive a été réalisé en ligne du 18 au 23 mars dernier auprès d’un échantillon de 1 000 personnes représentatif de la population féminine française âgée de 15 à 50 ans selon la méthode des quotas.