La benne est à la traîne. Du moins selon UFC-Que choisir, qui pointe dans une étude publiée jeudi les dysfonctionnements du système de tri et de recyclage des déchets. Surtout, la gestion des ordures coûte de plus en plus cher, sans pour autant être plus efficace selon l'association de consommateurs : «La facturation pour le traitement des déchets a considérablement augmenté, passant de 5,25 à 6,25 milliards d'euros par an entre 2008 et 2012 (+24%). Dans le même temps, la part du recyclage des déchets ménagers n'est passée que de 17 à 23%.»
«Inexactitudes et amalgames», riposte l'entreprise Eco-Emballages, société privée chargée de la collecte des déchets par l'Etat, «le taux de recyclage des emballages ménagers est de 67%» prétend-elle. Outre la bataille de chiffres, Eco-Emballages convient cependant d'une «décorrélation croissante entre les soutiens versés aux collectivités et les tonnes collectées».
En cause pour UFC-Que choisir, l'inefficacité du principe de «responsabilité élargie du producteur» (REP), issu du fameux «pollueur-payeur» qui oblige les fabricants et distributeurs à prendre en charge financièrement la collecte et le recyclage des déchets générés par leurs produits (paquets, cartons, boîtes en métal…). Ni incitative ni répressive, la REP est bonne pour le broyeur d'après l'association. «S'ils ne tiennent pas leurs engagements, les sanctions pour les acteurs de la filière REP sont soit inapplicables, soit totalement dérisoires», pointe UFC-Que choisir.
Autre écueil : «la complexité des modalités de collecte sur le terrain et une information sur les produits confuse». Entre logos sibyllins et profusions de bacs multicolores, les gens se perdent : seulement 40% des consommateurs «perçoivent les messages de recyclage sur les emballages».
L'étude préconise de créer une autorité administrative indépendante chargée de contrôler les acteurs de la REP et d'adopter une signalisation unique. Réaction de l'Association des maires de France : «Une autorité unique pour contrôler les acteurs ? Elle existe déjà et s'appelle le ministère de l'Ecologie.»