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Frais de taxi : la présidente de l'INA démissionne

Agnès Saal a présenté sa démission à la demande de la ministre de la Culture, Fleur Pellerin.
Agnès Saal le 31 juillet 2014 au siège de l'INA à Bry-sur-Marne (Photo Dominique Faget. AFP)
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publié le 28 avril 2015 à 17h19
(mis à jour le 28 avril 2015 à 18h10)

Elle était sur la sellette depuis lundi suite à des révélations sur ses frais de taxi. Agnès Saal a présenté sa démission à la demande de Fleur Pellerin. La présidente de l'Institut national de l'audiovisuel (INA) était au cœur d'une polémique pour avoir dépensé 40 000 euros pour ses déplacements en taxi depuis sa prise de fonction il y a dix mois. Sa démission prend effet immédiatement.

Selon le Figaro, à l'origine des révélations lundi, Agnès Saal a dépensé sur cette période 40 915 euros de taxis auprès de la compagnie G7. Un peu plus de 7 000 concernent son abonnement, 32 000 ses déplacements et 6 700 euros sont imputables à son fils à qui elle avait communiqué son numéro de réservation.

Le président de l'association anti-corruption Anticor avait menacé un peu plus tôt dans la journée de saisir la justice si Agnès Saal ne démissionnait pas. «Je ne vois pas aujourd'hui comment Agnès Saal pourrait être maintenue dans ses fonctions, ou alors l'INA devra faire preuve de beaucoup d'imagination! Si elle ne démissionne pas, Anticor saisira la justice et signalera évidemment les choses au procureur de la République», a déclaré Jean-Christophe Picard dans un entretien au Parisien. 

La ministre de la Culture Fleur Pellerin avait «demandé le remboursement intégral» des «frais de déplacement privés de la présidente» de l'INA. Selon le Figaro, Agnès Saal a déjà remboursé une partie des dépenses de taxis relevant de ses déplacements privés. «En tant que PDG de l'INA, j'ai une voiture de service avec chauffeur à disposition. Mais, comme je ne peux pas le faire travailler douze à quinze heures par jour, ni les week-ends, j'ai également un abonnement aux taxis G7, car je n'ai pas de permis de conduire. Ce dispositif avait déjà existé avant mon arrivée et je l'ai repris», s'était défendue la PDG. «C'est une maladresse, j'en reconnais la responsabilité et j'ai immédiatement remboursé ces frais», a expliqué Agnès Saal. Un doute subsiste cependant concernant les 7 800 euros de taxis facturés le week-end, sur ce qui relève des trajets professionnels et personnels.

Une enquête interne pour identifier le corbeau à l’origine de l’affaire est toujours en cours à l’INA. Objectif, savoir qui a envoyé le courrier anonyme aux administrateurs de l’Institut, à la veille du conseil d’administration qui s’est tenu le 23 avril. Des délégués syndicaux, qui avaient indiqué avoir reçu le dossier dans leur boîte aux lettres personnelle.

Plusieurs syndicats avaient relevé la contradiction entre cette révélation et le discours de la présidente en faveur d'une «gestion rigoureuse» de l'Institut. Agnès Saal promettait en effet à son arrivée une gestion «janséniste», donc très austère, des ressources de l'INA. «En arrivant, j'ai prévenu les équipes que je suis janséniste, et que les séminaires dans les châteaux, les grands restaurants... ne sont pas mon truc».», rapportait à l'époque le site de BFM Business. Ironie du sort, Agnès Saal avait succédé à Mathieu Gallet, au coeur d'une polémique sur les frais de rénovation de son bureau à Radio France, à la tête de l'Institut.