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Libération

Droits humains, vrai-faux synonyme de droits de l’homme

publié le 2 juin 2015 à 20h56

Combat Les droits de l'homme sont-ils aussi ceux des femmes ? Alors que François Hollande faisait entrer deux «grandes femmes» au Panthéon la semaine dernière, un collectif l'appelait à employer l'expression «droits humains plutôt que de souligner une fois de plus que le masculin l'emporterait sur le féminin». Finalement, le Président a parlé de «dignité humaine» et de «droits fondamentaux» dans son discours.

La revendication n'est pas neuve, mais elle n'a jamais convaincu les pouvoirs publics. En 1998 déjà, à l'occasion du cinquantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme élaborée à l'ONU, Amnesty International avait lancé une campagne «pour un langage non sexiste des droits humains». «Qu'y a-t-il dans un mot ? demandait l'ONG. Une histoire, mais aussi un combat, une victoire ou une défaite.» Ce combat linguistique, donc politique, connaît ces derniers mois un regain de vigueur.

Le collectif «Zéro Macho» a organisé en avril, à l'Assemblée nationale, une petite cérémonie pour célébrer la «Déclaration des droits humains, du citoyen et de la citoyenne». Initiative locale partie d'Orléans, le Forum des droits humains a, quant à lui, lancé une pétition pour renommer la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 en «Déclaration universelle des droits humains». Enfin, le collectif «Droits humains pour tou-te-s» a lancé sa pétition, déjà signée par 64 associations et 46 personnalités (Yvette Roudy, Eva Joly…). Mais pas par Elisabeth Badinter, qui «n'aime pas l'expression anglo-saxonne "droits humains"» et «tien[t] à la formulation de la Révolution». S.F.