Menu
Libération
Interview

Yassine Belattar: «Mon rêve, c’est que les gars du FN viennent à mon spectacle»

Les élus FN à la loupedossier
L'humoriste et animateur est ce mercredi à Béziers pour une journée spéciale avec Beur FM et un spectacle.
Yassine Belattar rencontre les habitants de Béziers pour les inviter à son spectacle, mercredi. (Photo Nanda Gonzague pour Libération)
publié le 10 juin 2015 à 17h57

Yassine Belattar, 33 ans, humoriste et animateur de la matinale de Beur FM, était mercredi à Béziers à l'occasion d'une délocalisation exceptionnelle de la radio «raï et RnB», à suivre en direct toute la journée avec Libération. Le matin, pour animer son émission habituelle ; ce mercredi soir, pour jouer son one man show «Ingérable».

Pourquoi venir à Béziers ?

C’est dans la continuité de ma «Tournée Interdite», celle des villes FN que certains artistes préfèrent abandonner. A Béziers, la force et le défaut de Robert Ménard, c’est qu’il est une marque à part entière. Avec Beur FM, on a eu envie de lui répondre avec la même ampleur que celle qu’il prétend avoir.

Vous avez invité Ménard à venir, qui a mieux à faire puisqu’il organise ce même soir au Palais des congrès une conférence  «Béziers libère l’histoire». Le voir dans la salle vous aurait fait plaisir ?

Bien sûr. Mon rêve, c’est que les gars du FN viennent à mon spectacle. On oublie les fondamentaux, un artiste propose une œuvre qui appartient à tous le monde. Sinon, c’est pas de l’humour, c’est un dîner entre potes.

Ménard n’ayant pas pris d’arrêté municipal contre votre venue, on imagine qu’il n’a pas cru à la thèse de Marianne qui taxait Beur FM de «complice de l’islamisme» ?

Je pense qu'il a plutôt envie de se faire petit depuis sa sortie à Mots Croisés sur le fichage d'élèves sur la base de leurs prénoms. Pour moi, à cause de ça, il a déjà perdu sa prochaine élection.

Quand vouz croisez quelqu’un dans la rue, vous demandez souvent si la personne a voté…

C’est pour voir s’il est monté sur le ring. Si tu veux parler, agis, sinon tais-toi. C’est pas du mépris citoyen, mais une sollicitation républicaine.