Quand l’emploi n’est pas là, les Français ne jouent plus. Ou moins. Depuis 2001, la fréquentation des casinos ne cesse de baisser. Quand les casinotiers comptaient 61 millions d’entrées au début des années 2000, elles ne sont plus que 31 millions en 2014.
La baisse de la fréquentation souffre de plusieurs facteurs selon les professionnels. Notamment l’interdiction du tabac dans les salles de jeux, l’instauration d’un contrôle obligatoire à l’entrée en 2006 et l’arrivée des jeux en ligne. On peut ajouter la crise qui frappe depuis 2008 les Français.
Cela représente tout de même 2,1 milliards de produit brut de jeux pour la saison 2013-2014, soit 2,6% de moins que pour la saison précédente. Des chiffres en baisse alors que le nombre de casinos est en hausse : ils sont 198 en fin 2014.
En moyenne, un casino en France perçoit plus de 10 millions d’euros de produits des jeux et voit 156 620 personnes franchir sa porte pour la saison 2013-2014. Le premier est le casino d’Enghien-les-Bains. Il rapporte, loin devant les autres, 147 millions d’euros sur la saison.
Le seul casino d’Ile-de-France ne souffrira pas de la concurrence d’autre casino pour l’instant. Une loi de 1920 interdit en effet la construction d’un casino à moins de 100 kilomètres de Paris et elle ne sera pas remise en cause tout de suite.
Le casino d’Enghien appartient au Groupe Lucien Barrière, qui avec le groupe Partouche, captent 56% des revenus de jeux de l’ensemble des casinos français. Ces deux groupes comptent respectivement 35 et 41 casinos, soit 38% des casinos français. Une situation de concentration de plus en plus forte. En 2001, ces deux groupes ne représentaient que 38% des revenus des casinos.
Les casinos ne peuvent être ouverts que dans des stations thermales ou balnéaires. Cela explique la suprématie de la région Paca en termes de produits et fréquentation. L'ouverture peut également se faire, sous dérogation, dans les agglomérations touristiques de plus de 500 000 habitants, comme c'est le cas à Lyon, avec le casino Pharaon.
La chute du nombre de visiteurs depuis quelques années n'inquiète pas que les casinotiers. L'Etat et les communes qui accueillent des casinos voient également une part importante de leur budget diminuer. En effet, les taxes sur les jeux sont nombreuses. «Les autorités publiques se sont efforcées avec succès de ne rien oublier de ce qui était taxable», notait avec humour un rapport du Sénat en 2010. En 2008, l'Etat et les communes avaient prélevé 57,6% des revenus des jeux, soit 1,4 milliard d'euros.
Du côté des joueurs, la machine à sous reste star
Ceux qui ont le droit de rentrer dans les casinos – les majeurs de plus de 21 ans – se concentrent plutôt sur les machines à sous. Elles représentent 89% du produit des jeux. Les jeux électroniques, roulettes ou bataille, progressent timidement. Rapportant 1,632 million d’euros en 2008, leur produit s’élève à 49,6 millions d’euros en 2014.
Cependant, jouer peut nuire gravement à la santé. Depuis la généralisation en 2006 d'un fichier des interdits de jeux, les casinos peuvent refuser l'entrée aux personnes les plus problématiques. Elles étaient 34 627 à la fin de l'année 2012. «Pour la plupart des interdits volontaires», selon le ministère de l'Intérieur, puisque seul 9% faisaient l'objet d'une interdiction administrative. Pour eux, rien ne va plus.