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Libération

Alexandre Grothendieck : des «gribouillis» aux bits

publié le 17 juin 2015 à 19h56

En 1991, quand le génie des maths Alexandre Grothendieck se retire dans les Pyrénées sans laisser d'adresse, il confie ses vieux papiers, des lettres, quelques photos, mais aussi des pages de mathématiques qu'il appelait lui-même des «gribouillis» à un élève devenu un ami, Jean Malgoire. Ce dernier les a remis à l'université de Montpellier en 2010. Les archives, que nous avions laissées dans un cagibi de l'Institut de botanique de Montpellier, ont depuis changé de mains sans bouger et vont pouvoir entrer dans le monde numérique. Un accord a été ratifié mercredi entre la région Languedoc-Roussillon et l'université pour que ces 20 000 pages de notes soient scannées et conservées dans les règles de l'art. Physiquement, les papiers ont été transférés de leurs vieux cartons d'emballage (Pampers, notamment…) dans de solides cartons d'archivage et restent à l'Institut. Alors qu'ils avaient, en 2012, l'allure de passagers clandestins de l'histoire des sciences (il ne fallait pas révéler le lieu où ils étaient entreposés), ils ont désormais un propriétaire identifié et un dépositaire des droits patrimoniaux, le Comité Grothendieck, où l'on trouve des représentants de la famille et d'anciens élèves. P. D.